Le quotidien britannique "The Guardian" révèle mercredi qu’un employé de l’ONU a été suspendu après avoir divulgué un rapport interne sur des abus sexuels commis par des militaires français sur des enfants en Centrafrique.
Selon les révélations publiées mercredi 29 avril par le quotidien britannique "The Guardian", un travailleur humanitaire suèdois, employé de l’ONU, a été suspendu la semaine dernière pour avoir transmis aux autorités françaises un rapport interne des Nations unies. Ce rapport concerne plusieurs cas d’abus sexuels commis en Centrafrique sur des enfants par des soldats français de la force de maintien de la paix Minusma.
"The Guardian" s’est procuré le rapport interne de l’ONU par le biais de l’organisation américaine de défense des droits de l’Homme Aids Free World, qui réclame une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur ces faits.
Plusieurs enfants interrogés entre mai et juin 2014 par un membre du Haut commissariat aux droits de l’Homme de Genève et un membre de l’Unicef ont rapporté plusieurs cas d'abus sexuels, dont des viols et des actes de sodomie. Ils en auraient été victimes entre décembre 2013 et juin 2014 dans le centre d’accueil pour déplacés de l’aéroport M’Poko, à Bangui, gardé à l'époque par des soldats français de la Minusca.
Anders Kompass, l'employé de l'ONU qui a lancé l'alerte, a déclaré avoir remis le rapport aux autorités françaises en raison du manque de réaction du Haut commissariat aux droits de l’Homme de Genève face au rapport. Plusieurs membres des autorités françaises se seraient par la suite rendus à Bangui et auraient lancé une enquête. Cette dernière information a été confirmée au "Guardian" par une source au sein des Nations unies.
"L'enquête est en cours"
Contacté par France 24, l’État-major de l’armée française a annoncé qu’aucune communication ne serait faite pour le moment sur ce sujet. De son côté, le ministère de la Justice a reconnu mercredi qu'une enquête préliminaire sur des abus sexuels imputés à des militaires français en Centrafrique avait été ouverte en juillet 2014.
"L'enquête est en cours, nous n'avons pas de commentaire à faire", a indiqué un porte-parole du ministère. Une source judiciaire française précise que le parquet a pris cette décision après avoir eu connaissance d'un rapport des Nations unies sur la question en juillet dernier. "L'enquête vise des faits d'abus sexuels sur mineurs", a déclaré cette source à Reuters. "L'enquête est en cours avec des demandes d'entraide à l'international".
Avec Reuters