Presque deux ans après sa fermeture brutale, la télévision publique grecque ERT sera rétablie. Conformément aux vœux du Premier ministre Alexis Tsipras, le Parlement a adopté un texte en ce sens dans la nuit de mardi à mercredi.
C'était une promesse de campagne d'Alexis Tsipras. Le Premier ministre grec, arrivé au pouvoir en janvier, a obtenu des députés qu'ils votent, dans la nuit de mardi à mercredi 29 avril, le rétablissement de la radio-télévision publique ERT, dont la fermeture brutale il y a près de deux ans avait choqué le pays.
Le gouvernement a assuré qu'il ne se contentait pas de retourner à l'ancien cadre qui régissait ERT, mais qu'il ferait face aux problèmes de l'ancienne structure "sans les initiatives inadmissibles du précédent gouvernement comme d'imposer un écran noir". L'ERT "sera un organisme fiable, qui rétablira le sentiment de justice", a assuré le ministre en charge de la télévision publique, Nikos Pappas.
La loi adoptée prévoit que 1 550 anciens employés de l'ERT puissent être réintégrés s'ils le souhaitent. Quand les chaînes de ce groupe ont cessé d'émettre, le 11 juin 2013, il comptait plus de 2 600 salariés, mais des centaines sont partis à la retraite après sa fermeture et d'autres ont été embauchés par Nerit, qui ne comptait en comparaison que 500 employés. La nouvelle entité devrait employer 2 300 personnes, selon les médias locaux. La loi estime le coût de l'ERT à 60 millions d'euros par an et prévoit une redevance de 3 euros par mois.
Le chef du gouvernement et leader de la gauche radicale poursuit ainsi son combat contre l'austérité imposée à la Grèce. C'est en effet pour des raisons budgétaires que le précédent gouvernement de coalition entre la droite et les socialistes avait décidé de sacrifier l'ERT, critiquée pour ses gaspillages et ses effectifs surdimensionnés.
Le projet de loi, intitulé "Règles pour l'organisme public de radio-télévision (ERT), société anonyme", a été voté surtout par la majorité du gouvernement de coalition de gauche radicale et des Grecs indépendants. Certains articles ont été soutenus par les socialistes du Pasok et le parti de centre-gauche la Rivière, tandis que le principal parti d'opposition de droite, Nouvelle-Démocratie, a voté contre le texte.
Avec AFP