Le président américain et le Premier ministre japonais ont affiché mardi leur entente, soulignant des progrès en matière de sécurité et de commerce. Ils ont aussi fait part de leurs inquiétudes au sujet des activités de Pékin en mer de Chine.
Lors d’une conférence de presse commune à Washington dans les jardins de la Maison Blanche, mardi 28 avril, le président américain Barack Obama et le Premier ministre japonais Shinzo Abe ont multiplié les gestes et les paroles d’amitié entre leurs deux pays.
"En sept décennies, nos pays sont devenus non seulement des alliés, mais aussi de véritables partenaires et amis", a ainsi souligné le président des États-Unis en faisant une allusion à la fin de la Seconde Guerre mondiale dont le Japon était sorti défait après les bombardements atomiques américains de Hiroshima et Nagasaki.
Les deux dirigeants ont également ont également salué les "progrès significatifs" enregistrés dans leurs discussions bilatérales en vue d'aboutir à un vaste accord de libre-échange en Asie-Pacifique, qui représenterait 40 % du PIB mondial et rassemblerait 12 pays, à l'exception notable de la Chine.
Barack Obama a insisté sur le fait que la réaffirmation de cette "alliance inébranlable" avec Tokyo ne devait pas être perçue comme une "provocation" vis-à-vis du régime communiste. Il a cependant souligné que les États-Unis et le Japon partageaient des inquiétudes au sujet des activités de Pékin, en particulier en mer de Chine méridionale. La Chine a en effet engagé des constructions sur des récifs des îles Spratleys que se disputent depuis des décennies plusieurs pays de la région. Elle dispute aussi au Japon la souveraineté des îles inhabitées de Senkaku.
"Profondément peiné" par les souffrances des femmes de réconfort
Au cours de cette conférence de presse, le Premier ministre japonais Shinzo Abe, souvent décrié pour son nationalisme, a aussi été interrogé sur le sort de dizaines de milliers de femmes enrôlées de force dans les bordels de l'armée japonaise. "Je suis profondément peiné lorsque je pense aux femmes de réconfort qui ont subi des souffrances incommensurables en tant que victimes du trafic d'êtres humains", a-t-il répondu sans toutefois présenter d’excuses.
"Le Japon a déjà pris différentes initiatives pour apporter une aide réaliste aux femmes de réconfort", a-t-il également rappelé. Et d'ajouter : "J'ai promis à l'Assemblée générale de l'ONU l'an dernier que le Japon prendrait la tête du combat de la communauté internationale pour éliminer la violence sexuelle dans les conflits."
Le Premier ministre japonais est l’invité d’honneur mardi soir d’un dîner à la Maison Blanche. Il doit ensuite s’exprimer mercredi devant le Congrès américain. Il s’agit d’une première dans l’histoire pour un chef de gouvernement nippon.
Avec AFP