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Le président béninois Boni Yayi assure n'être plus "candidat à rien"

Le président Thomas Boni Yayi, accusé par l'opposition de vouloir modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat lors de la présidentielle de 2016, a assuré dimanche qu'il ne serait désormais plus "candidat à rien".

C'est une promesse. Le président du Bénin, Boni Yayi, a déclaré, dimanche 26 avril, devant la presse, qu'il ne sera "plus candidat à rien", alors que le pays se rend aux urnes pour des élections législatives. "Mon nom ne figurera plus sur aucun bulletin dans l'avenir", a poursuivi le chef d’État.

Une déclaration qui intervient au moment où l’opposition du pays soupçonne le président sortant de vouloir modifier la loi fondamentale de la Constitution pour briguer un troisième quinquennat. M. Boni Yayi, qui achèvera son second mandat en avril 2016, soutient pour sa part vouloir amender la Constitution pour y inscrire notamment l'imprescriptibilité des crimes économiques.

Les craintes de l’opposition sont partagées par nombre d’observateurs. "L'enjeu des législatives pour le pouvoir, explique en outre Gilles Yabi, analyste politique spécialiste de l'Afrique de l'Ouest basé à Dakar, c'est d'avoir une très large majorité à l'Assemblée nationale, ce qui permettrait au président d'envisager des réformes constitutionnelles et sans doute d'autoriser un troisième mandat".

Des élections aux airs de référendum

La campagne électorale de ce petit pays ouest-africain de 10 millions d'habitants a été monopolisée par un débat qui déchire la classe politique béninoise depuis des mois : une possible modification de la Constitution.

Selon l'analyste politique Rock Sosthène Nepo, "le débat de fond sur les projets de société est inexistant ou du moins réduit" lors de ces législatives. "Du coup, on assiste à une campagne aux allures d'un référendum centré sur la révision ou non de la Constitution".

En attendant l’échéance présidentielle, la société civile craint que ce scrutin législatif ne soit marqué par des fraudes, notamment à cause de cafouillages dans la distribution des cartes d'électeurs.

Avec AFP