Le collectif anti-mariage homosexuel, La Manif pour tous, est devenu vendredi un parti politique. Au-delà de la simple "décision technique", les membres du mouvement ne cachent pas leur désir de peser sur la politique française.
La Manif pour tous est officiellement, depuis vendredi 24 avril, un parti politique. Le mouvement, qui est né en novembre 2012 en opposition au projet de loi sur le mariage pour tous, a modifié ses statuts au Journal officiel, "pour être transparent vis-à-vis de ses adhérents et de l'administration", explique Albéric Dumont, vice-président de l’association à France 24.
Un changement que la présidente du mouvement, Ludovine de la Rochère, qualifie de "décision technique". Une simple "mise en cohérence de notre statut juridique avec notre activité militante et rien d'autre".
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Et rien d’autre ? Pas si sûre, à en croire Albéric Dumont. "Pour être tout à fait sincère, nous avons pour objectif de devenir des acteurs de la scène politique française. Nous avons la présidentielle et les législatives de 2017, ainsi que les primaires en ligne de mire."
De la rue aux urnes
Si le désormais parti politique n’a pas aujourd’hui vocation à présenter de candidat, ses responsables ont bien l'intention faire entendre leur voix par le biais d'élus qui ont signé la charte du mouvement.
Les six-cents cadres que compte le parti sur toute la France sont en effet parvenus à entraîner dans leur sillage des élus essentiellement de droite (UMP, UDI, FN, divers droite et centre droit). Laurent Wauquiez, Éric Woerth, Jacques Myard, Claude Goasgen, Robert Ménard ou encore Charles Beigbeder sont autant de noms qui ont officiellement porté leur soutien au mouvement.
Lors des élections départementales de mars, l'association est revenue à la charge en faisant signer les binômes candidats qui partageaient ses valeurs sur la politique familiale et éducative. "Notre mouvement est parti de la rue et se poursuit dans les urnes", note le responsable de La Manif pour tous.
En attendant que le rêve de peser pleinement dans la politique française ne se concrétise, le changement de statut a une conséquence immédiate et concrète. Les donateurs du mouvement pourront désormais bénéficier d'une déduction fiscale. Pour le reste, il faudra attendre.