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Delphine Ernotte-Cunci, première femme à diriger France Télévisions

Le CSA a nommé, jeudi, Delphine Ernotte-Cunci à la tête de France Télévisions. La diplômée de l'École centrale de Paris, âgée de 48 ans, devient la première femme à diriger le groupe audiovisuel public.

Delphine Ernotte-Cunci a été nommée jeudi au poste très convoité de présidente de France Télévisions. Elle devient, à 48 ans, la première femme jamais nommée à la tête de ce groupe. Directrice exécutive d'Orange France, entreprise où elle a fait toute sa carrière, Delphine Ernotte-Cunci était la dernière candidate en lice avec le vétéran des médias Pascal Josèphe pour le poste le plus important de l'audiovisuel public, attribué par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

Les huit sages du CSA, qui n'avaient pas réussi à les départager à l'issue de deux votes successifs, ont finalement tranché jeudi après avoir auditionné les deux postulants. Delphine Ernotte-Cunci, dont certains observateurs pointent l'absence d'expérience dans les médias, prendra ses fonctions le 22 août prochain et succédera au président sortant Rémy Pflimlin.

Selon le CSA, Delphine Ernotte-Cunci, diplômée de l'École centrale de Paris, est une "femme dotée de solides compétences en management et d'une expérience reconnue dans la gestion du dialogue social, qui a exercé des fonctions de direction au sein de l'un des plus grands groupes numériques européens, imprégné d'une forte culture de service public".

La ministre de la Culture Fleur Pellerin a "félicité" jeudi la future présidente du groupe public, se "réjouissant" de "travailler avec elle et avec l'ensemble des salariés, pour construire l'avenir de France Télévisions", selon un communiqué.

Promouvoir la culture

De nombreux défis attendent la prochaine dirigeante de ce groupe de cinq chaînes aux audiences en baisse qui compte 10 000 salariés et 2,8 milliards d'euros de budget.

La future direction devra suivre la feuille de route fixée par le gouvernement : être plus audacieuse dans ses programmes, attirer le public jeune, promouvoir la culture, développer le numérique et réformer France 3, le tout avec un budget en baisse. Et, si nécessaire, renoncer à une de ses chaînes.

Stéphane Richard, le PDG d'Orange, a également félicité "chaleureusement Delphine (Ernotte) pour sa nomination, qui témoigne de ses très grandes qualités managériales et humaines", selon un communiqué, assurant qu'elle avait su remplir sa mission chez Orange "avec succès" et "pris toute sa part à l'apaisement du climat social".

Delphine Ernotte faisait partie de l'exécutif de France Télécom lors du plan de 22 000 suppressions de postes, entre 2006 et 2008, qui s'était accompagné d'une vague de suicides, rappelle la CGC médias.

Les syndicats inquiets

De son côté, le syndicat de journalistes SNJ-France Télévisions a déploré la "procédure opaque" ayant mené à la nomination de Delphine Ernotte, qui a "préféré rester une candidate 'de l'ombre', jusqu'au dernier jour, sans rien dévoiler de son projet" stratégique.
"C'est un mauvais signe pour les salariés de France Télévisions", regrette le syndicat, qui demande à rencontrer la future présidente "dans les tous prochains jours".

Au tout début du processus, le régulateur de l'audiovisuel avait indiqué avoir reçu 33 candidatures, sans divulguer l'identité des intéressés. Le régulateur de l'audiovisuel avait ensuite établi une liste restreinte de candidats pour des auditions à huis clos.

Certains "recalés", comme Didier Quillot, ex-patron de Lagardère Active et d'Orange France, avaient fait part la semaine dernière de leur "énorme surprise", de leur incompréhension, voire leur amertume face au rejet de leur projet stratégique, sans explication.

Avec AFP
 

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