Sloviansk, désormais rentré dans le giron de l’Ukraine, panse ses blessures de guerre. Les habitants craignent de voir revenir les séparatistes pro-russes et vivent dans un climat de suspicion. Reportage de France 24.
Aujourd’hui, à Sloviansk, l'ancien bastion pro-russe, les séparatistes font profil bas. Mais les symboles ukrainiens défigurés et les graffitis sur les murs de la ville montrent qu’ils n’ont pas disparu. Un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine dans la région orientale du Donbass, les forces ukrainiennes ont finalement repris le contrôle de Sloviansk, situé à une centaine de kilomètres au nord de Donetsk.
Pourtant la menace d’un possible retour des pro-Russes reste présente, les séparatistes pro-russes étant regroupés plus au sud. Les habitants de Sloviansk vivent dans une atmosphère de peur et de suspicion.
Au printemps dernier, après la prise de la ville par des séparatistes, tout le monde semblait soutenir les pro-russes ou presque. Aujourd’hui, le centre de Sloviansk est orné de drapeaux ukrainiens et d’affiches vantant le nouveau fonds de littérature ukrainienne de la bibliothèque, décrivent Gulliver Cragg et Stephane Siohan, les correspondants de France 24 en Ukraine. Une bibliothèque où des bénévoles confectionnent des tenues de camouflages pour l’armée ukrainienne.
L’amertume et la haine sont restées
Chez les habitants de Sloviansk, la rancœur n’est jamais très loin. "Je ne sais pas ce qu’il faut faire avec les gens qui soutiennent la Russie ici. Regardez, moi je suis Russe, je vis en Ukraine, mais je n’arriverai jamais à leur pardonner. Il faudrait les buter. Franchement, moi je le ferais", confie une femme à France 24. Devant cette menace, les séparatistes font profil bas. Ils se manifestent plutôt sur Internet, où ils demeurent très actifs.
Puisque les séparatistes n'ont pas disparu, les forces de police maintiennent une vigilance de tous les instants. Le danger est encore présent, la ligne de front n’étant qu’à 70 kilomètres de là. Le cessez-le-feu négocié à Minsk il y a deux mois devrait théoriquement mettre fin aux hostilités, mais depuis plusieurs jours, les combats ont repris en intensité.