Le Premier ministre guinéen Mohamed Saïd Fofana a appelé mardi à renouer le dialogue avec l'opposition qui souhaite une remise à plat du calendrier électoral. Les manifestations, qui durent depuis deux jours, sont suspendues jusqu’à lundi.
Après deux jours d'affrontements entre forces de l'ordre et partisans de l'opposition, le Premier ministre guinéen Mohamed Saïd Fofana a appelé mardi 14 avril au dialogue. Face à cette main tendue, l’opposition a décidé de suspendre ses manifestations jusqu’à lundi.
"Nous avons décidé de suspendre les manifestations […] afin de permettre à nos militants et à la population de souffler", a déclaré le chef de file de l'opposition, l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo.
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Dans un communiqué officiel, le gouvernement a décidé de mettre en place un "comité restreint chargé de [...] faire des propositions concrètes permettant la reprise rapide du dialogue avec les partis de l'opposition". Ces derniers espèrent que ces "propositions concrètes" concerneront le futur calendrier électoral. Plus précisément, l'opposition souhaite que les élections locales de mars 2016 se tiennent avant l'élection présidentielle prévue en octobre 2015.
Aboutir à un consensus
"[…] Il faut que la Céni [Commission électorale nationale indépendante] annule son chronogramme électoral et mette fin à ses activités sur le terrain", a précisé Diallo. Une requête que le gouvernement est prêt à entendre. "Le gouvernement reste ouvert à toute suggestion respectueuse des lois et prenant en compte toutes les contraintes qui permettra d'aboutir à un consensus autour des échéances électorales", souligne le communiqué.
En ce qui concerne les manifestations, le Premier ministre a en outre "donné des consignes fermes de maintien de l'ordre dans le strict respect de la loi et a souhaité que toute la lumière soit faite sur les tirs enregistrés lors des affrontements et les circonstances qui ont occasionné des blessés", a encore indiqué le communiqué.
L'opposition avait appelé à manifester lundi dans toutes les communes de Conakry contre l'insécurité, après l'agression de son porte-parole le 4 avril, et jeudi contre l'inversion du calendrier électoral par la Céni, qui a encore repoussé les élections locales à mars 2016, soit cinq mois après la présidentielle.
Avec AFP