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Alors que Barack Obama et Raul Castro doivent se rencontrer en fin de semaine à Panama, La Havane a jugé, lundi, que les mesures prises par Washington pour assouplir l'embargo économique qui pèse sur l'île étaient "incomplètes et insuffisantes".

Cuba a qualifié, lundi 6 avril, d'"incomplètes et insuffisantes" les mesures prises par le président américain Barack Obama pour assouplir l'embargo des États-Unis sur les transactions avec l'île communiste.

"Les mesures prises par Obama ne changent pas l'essence de cette mesure unilatérale maintenue par le gouvernement américain contre Cuba" depuis 53 ans, a affirmé le ministre du Commerce extérieur Rodrigo Malmierca au quotidien officiel "Granma".

Décrété en février 1962 et sévèrement renforcé par la loi Helms-Burton de 1996, l'embargo total sur les transactions économiques et financières avec Cuba est régulièrement dénoncé par La Havane comme un obstacle au développement de l'île, avec des dommages estimés à plus de 100 milliards de dollars.

Depuis l'annonce historique du rapprochement avec Cuba mi-décembre, le président démocrate Barack Obama a demandé au Congrès, contrôlé par les républicains, de travailler à la levée de l'embargo car lui seul a la prérogative institutionnelle de le faire. Mais les leaders de la majorité dans les deux chambres y sont pour l'instant hostiles.

Dans l'attente d'une décision du Congrès, Barack Obama a pris une série de mesures assouplissant l'embargo, dans la limite de ses prérogatives présidentielles.

Rencontre entre Obama et Castro prévue en fin de semaine

Parmi ces mesures figurent l'autorisation d'envois d'argent plus importants, le feu vert aux règlements par carte de crédit et la réduction des restrictions aux voyageurs autorisés à Cuba. A aussi été autorisé l'investissement illimité pour aider les entreprises privées et des organisations non gouvernementales indépendantes sur l'île. La Maison Blanche permet désormais aux Américains d'effectuer des achats à Cuba et a assoupli la vente d'équipements de télécommunications vers l'île.

Rodrigo Malmierca a reconnu que ces mesures "constituaient une avancée favorable", mais elles ne permettaient pas selon lui "de poser les bases d'un terrain fertile sur lequel on puisse avancer". Barack Obama jouit "de larges prérogatives [...] qui pourraient permettre, avec des mesures significatives, un progrès vers la normalisation des relations bilatérales", a-t-il insisté.

Le régime cubain préconise notamment l'autorisation d'utiliser le dollar pour les opérations financières internationales cubaines et de d'exporter des produits cubains vers les États-Unis.

Ces déclarations surviennent quelques jours avant la tenue, vendredi 10 avril et samedi 11 avril, du Sommet des Amériques à Panama, lors duquel Barack Obama et son homologue cubain Raul Castro devraient se rencontrer. Ils pourraient à cette occasion donner un coup d'accélérateur à la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, espérée pour avril par Washington.

Avec AFP