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Après la reconquête de la ville irakienne de Tikrit mercredi par les forces gouvernementales et leurs alliés, l'heure est au bilan. La correspondante de France 24 a découvert une ville libérée mais dévastée.

Tikrit, l’ancien fief de Saddam Hussein, n'est plus que ruines et sang. La ville irakienne a été reprise des mains des jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI) mercredi 1er avril. Une victoire pour les forces chiites irakiennes, leurs alliés des milices paramilitaires, et la coalition internationale. Mais la cité désertée par sa population offre aujourd'hui un visage de désolation, avec des bâtiments incendiés, des rues vides et des scènes de pillage, comme l’a constaté Anne-Sophie Le Mauff, correspondante de France 24 en Irak.

Les 200 000 habitants de Tikrit, des sunnites, fidèles à l'ancien régime bassiste, ont depuis longtemps fui leur ville, détruite à plus de 50%. La reconstruction de Tikrit s'annonce longue et devra bénéficier du soutien du gouvernement central.

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Les corps abandonnés des jihadistes

Autre inconnue, le coût humain de cette victoire arrachée aux jihadistes. Dans la ville, il n’est pas rare de voir des cadavres des combattants de l’EI abandonnés dans les rues. "Des Égyptiens, des Soudanais, des nationalités étrangères, des Tchéchènes", explique Abdel Hamza Ali, un capitaine de l’armée irakienne, à France 24.

Enfin libérée, Tikrit n'en est pas moins une ville piégée, où le moindre faux pas peut être fatal. Selon les autorités locales, les jihadistes auraient disséminé plus de 10 000 engins explosifs, en prévision de l'arrivée des forces irakiennes. Le retour à la vie normale prendra du temps. À Tikrit la page de la libération est loin d'être tournée.