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Au huitième jour d'un marathon diplomatique harassant, les négociations sur le nucléaire iranien ont abouti à un accord-cadre jeudi à Lausanne, en Suisse. "Un bon accord" selon Barack Obama, qui promet à l'Iran des "vérifications sans précédent".

La fumée blanche s’est finalement élevée dans le ciel de Lausanne. Après plus de 37 heures de négociations entre l’Iran et les 5+1 (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine, Russie et Allemagne), un accord-cadre sur le nucléaire iranien a été trouvé, jeudi 2 avril, sur les bords du lac Léman, en Suisse. C'est sur Twitter qu'Occidentaux et Iraniens, dont le président Hassan Rohani en personne, ont annoncé la nouvelle, à l'issue de plusieurs journées de négociations marathon.

"#En ce moment aux négociations sur l'Iran : Accord sur un cadre en vue d'un règlement définitif. Conférence de presse suivra", a déclaré le ministère allemand des Affaires étrangères sur Twitter.

On a "maintenant les paramètres" pour résoudre les principales questions, a confirmé le secrétaire d'État américain John Kerry. Le président Barack Obama a lui tenu une conférence de presse à 18 h 15 GMT à la Maison Blanche, au cours de laquelle il a précisé que cet accord empêchera l'Iran de fabriquer une bombe à base d'uranium. Il s'est voulu rassurant, promettant des "vérifications sans précédent". Et d'assurer : "Si l'Iran triche, le monde le saura".

>> À lire sur France 24 : Nucléaire iranien : poursuite des négociations, toujours pas d'accord à l'horizon

Le président iranien Hassan Rohani a, lui, affirmé : "Des solutions sur les paramètres clés du dossier nucléaire de l'Iran ont été trouvées. L'écriture (d'un accord final) doit commencer immédiatement, pour être terminée d'ici le 30 juin", a écrit le président Rohani dans un message sur son compte Twitter, peu avant une conférence de presse conjointe de l'Iran et des grandes puissances à Lausanne.

Téhéran ne maintiendra que 6 000 des 19 000 centrifugeuses

Selon les médias iraniens, l'accord-cadre, d'une durée de dix ans, prévoit que Téhéran ne maintiendra que 6 000 centrifugeuses sur 19 000 actuellement. Différentes restrictions continueront à peser sur le programme nucléaire de l'Iran pendant un quart de siècle. En échange d'un respect de ces clauses, les sanctions internationales seront progressivement levées.

Relancées en 2013 après des années de crise, les négociations butaient depuis des mois sur des points clés : la durée d'un accord, que les grandes puissances voulaient initialement voir en vigueur pendant 15 ans, le nombre de centrifugeuses, machines qui permettent d'enrichir l'uranium, et les modalités de levée des sanctions.

"Un travail difficile et immense" jusqu'au 30 juin

Cependant, le compromis de jeudi ne marquera pas la fin de l'histoire. En effet, même si les négociateurs réussissent à s'entendre sur tous les grands paramètres et à fixer des orientations assez précises (qui ne seront d'ailleurs peut-être pas toutes publiées), tous les détails techniques de ce dossier extraordinairement complexe devront être éclaircis et finalisés pour cet accord final le 30 juin. "Un travail difficile et immense", a d'ailleurs d'ores et déjà prévenu le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, jeudi avant la signature du texte.

Avec AFP et Reuters