
Les négociations sur le nucléaire iranien doivent reprendre à Lausanne, mercredi, alors que le délai pour trouver un accord a expiré. Des voix dissonantes se font entendre, notamment sur l'état de l'avancée des pourparlers.
La date-butoir du 31 mars qui devait sonner la fin des négociations sur le nucléaire iranien à Lausanne a expiré et l'état de l'avancée des négociations reste très confus, mercredi 1er avril.
Les chefs de la diplomatie du 5+1 (USA, Chine, France, Russie, Grande-Bretagne et Allemagne) et de l'Iran qui se sont séparés peu après 1 h mercredi (23 h GMT mardi) n’avaient visiblement pas la même vision de l’état d’avancée des négociations.
Des voix dissonantes
"De bons progrès ont été accomplis dans les discussions. Nous avons décidé de recommencer vers 6 h ou 7 h et nous espérons conclure aujourd'hui [mercredi]. Ensuite on commencera la rédaction" de l'accord final qui doit voir le jour d'ici fin juin, a déclaré l'Iranien Mohammad Javad Zarif.
Encore plus optimiste, le Russe Sergueï Lavrov assurait à la presse : "On peut dire avec une relative certitude [que] nous sommes parvenus à un accord de principe sur tous les aspects clés d'un règlement de ce dossier, qui commencera à être couché sur le papier dans les prochaines heures".
Un optimisme démenti par un diplomate américain qui a assuré que "toutes les questions n'ont pas été réglées", tandis qu'une autre source occidentale estimait qu'un accord de principe n'avait "pas encore" été conclu.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a quant à lui quitté les pourparlers et reviendra à Lausanne quand ce sera utile, a indiqué un membre de la délégation française, sans préciser si ce départ pouvait signaler un désaccord majeur dans les discussions.
Plusieurs délégations, notamment américaine, ont tout de même affirmé mardi soir avoir fait suffisamment de progrès pour poursuivre les discussions mercredi et tenter de régler les derniers problèmes.
30 juin 2015
Ce compromis, dont on ignore encore la forme qu'il pourrait prendre (déclaration politique, document partiellement publié..) constitue une étape fondamentale sur la route d'un accord final, avec tous les détails et annexes techniques, dont l'échéance a été fixée au 30 juin.
À Washington, la Maison blanche a toutefois averti que les États-Unis n'attendraient pas le 30 juin pour rompre le dialogue s'il n'aboutissait pas avant.
Côté iranien, le négociateur Hamid Baidinejad s'est dit prêt à continuer à discuter tant que des divergences persisteront. "L'Iran ne veut pas un accord pour un accord et un règlement définitif doit garantir son droit à l'énergie nucléaire", a-t-il déclaré.
L'objectif de l'accord est de s'assurer que l'Iran, dont le programme nucléaire inquiète la communauté internationale depuis le début des années 2000, ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions qui étranglent son économie.
Avec AFP et Reuters