
La justice turque a acquitté l'ensemble des 236 officiers qui étaient rejugés, soupçonnés d'avoir participé à un réseau visant en 2003 à chasser du pouvoir Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre.
Les 236 officiers turcs, rejugés pour le complot baptisé "Masse de forgeron", ont tous été acquittés par un tribunal d'Istanbul, mardi 31 mars. Ces hommes étaient accusés d’avoir tenté de renverser en 2003 le gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui chef de l'État turc.
Les juges ont suivi le réquisitoire du procureur. Celui-ci avait réclamé l'acquittement, estimant que les preuves retenues à leur encontre n’étaient pas établies. Les officiers ont toujours nié leur participation à ce complot.
En septembre 2012, un premier procès s’était soldé par la condamnation à de lourdes peines de prison de quelques uns des plus hauts gradés de l'armée turque. Le "cerveau" présumé de cette affaire, le général Cetin Dogan, avait notamment été condamné à 20 ans de réclusion.
Mais cette décision avait finalement été annulée pour défaut de preuve, et un nouveau procès s’était ouvert en novembre dernier. Alors qu’il s’était d’abord félicité des premières condamnations, Recep Tayyip Erdogan avait alors surpris les observateurs en ouvrant la voie à une révision de ce procès et à celui d'un autre complot présumé contre son régime, nommé "Ergenekon".
Ce revirement est intervenu alors que le gouvernement était empêtré dans un vaste scandale de corruption, dont il ne cesse d'accuser depuis ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, exilé aux États-Unis, d'être à l'origine. Certains des magistrats en charge des dossiers visant l'armée sont réputés proches de ce mouvement, à qui le président turc a déclaré la guerre, procédant à des purges massives dans la magistrature et la police.
Avec AFP et Reuters