logo

L'ONU appelle à aider les Syriens, dont un grand nombre vit dans la misère

Selon l'ONU, quatre Syriens sur cinq vivent dans la pauvreté et la misère. C'est ce qu'a annoncé Ban Ki-moon en ouvrant la troisième conférence des donateurs sur la Syrie, appelant à accroître l'aide à la population syrienne.

Ban Ki-moon tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme : la Syrie s'enfonce dans la pauvreté et la commuanuté internationale doit agir, a prévenu le secrétaire général des Nations unies en ouvrant à Koweït, mardi 31 mars, la troisième conférence des donateurs sur la Syrie.

C'est "la crise humanitaire la plus grave de notre temps", a souligné Ban Ki-moon, précisant que quatre Syriens sur cinq vivent "dans la pauvreté et la misère". Il s'est montré aussi particulièrement alarmiste : la situation "s'aggrave chaque jour - pour le peuple de Syrie et la région tout entière". "Près de la moitié des hommes, femmes et enfants de ce pays ont été contraints de fuir leurs foyers", a insisté le secrétaire général de l'ONU.

Dans le pays, près de 10 millions de personnes n'ont pas assez de nourriture et plus de 11 millions ont besoin d'eau potable, selon de récents rapports. Le conflit syrien, qui entame sa cinquième année, a fait plus de 215 000 morts depuis mars 2011.

Promesses de dons

Le bureau des Affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) a chiffré à 8,4 milliards de dollars en un an l'aide financière nécessaire pour venir en aide aux plus de 10 millions de réfugiés ou déplacés syriens. Selon l'Ocha, le nombre de Syriens établis dans des zones "difficiles à atteindre" pour les ONG et agences onusiennes, a doublé en un an et atteint désormais 4,8 millions de personnes.

Les 78 pays présents à la conférence ont répondu à l'appel avec des promesses de dons. L'Union européenne prévoit ainsi de doubler son aide à 1,1 milliard d'euros cette année. "Les besoins sont immenses" et "un effort exceptionnel est nécessaire", a commenté le commissaire à l'Aide humanitaire, Christos Stylianides.

Selon l'ONU, les promesses de dons des États ont atteint au total 3,8 milliards de dollars. Lundi, une quarantaine d'ONG réunies à Koweït ont rassemblé de leur côté 506 millions de dollars de promesses des dons.

Les pays européens critiqués

Reste que les promesses doivent être tenues, car les agences de l'ONU ont d'ores et déjà prévenu qu'elles risquent de réduire, voire d'interrompre, l'aide fournie aux 7,6 millions de déplacés et aux 3,9 millions de réfugiés syriens, établis pour la plupart dans les pays voisins, si les sommes requises n'étaient pas rassemblées.

En 2013 et 2014, les deux premières conférences sur la Syrie avaient rassemblé 1,5 et 2,4 milliards de dollars de promesses de dons, dont plusieurs n'ont pas été honorées, déplore l'ONU.

Les pays riches ont "une chance de renverser la situation, mais ils doivent aller plus loin que l'année dernière. S'ils échouent, cela aura des conséquences dévastatrices pour des millions de civils", a averti l'ONG Oxfam.

Oxfam a notamment critiqué les pays européens, dont un sur dix seulement a promis une somme "équitable" par rapport au poids de son économie.

Avec AFP