
Après plus de soixante ans de tension sur une île divisée, les deux fédérations chypriotes de football pourraient se rapprocher et ne faire qu'une seule entité. Celle du nord, chypriote-turque, n'a pour l'instant pas de statut international.
Le rapprochement entre la République de Chypre au sud et la république turque de Chypre nord pourrait se faire grâce au football. Après soixante ans d’isolement sportif, la fédération chypriote-turque (KTFF) a en effet fait un pas vers son homologue du sud (fédération chypriote de football, CFA) pour que leurs clubs se regroupent.
"Une nouvelle ère s’ouvre dans l’histoire du football chypriote-turc. Je pense que ce que nous sommes en train de faire est juste. Tout le monde devrait être optimiste", a ainsi indiqué Hassan Sertoglu, le président de la KTFF, lors d’une conférence de presse. Il a également indiqué qu’une copie de cette demande avait été envoyée à la FIFA et à l’UEFA, les principales instances du football mondial.
Pas de compétitions internationales pour les chypriotes-turcs
Cette initiative arrive après un premier rapprochement qui avait été opéré par la FIFA en novembre 2013. Selon cet accord, des joueurs chypriotes-turcs pourraient participer aux compétitions de la CFA et être représentés dans des sélections de cette fédération.
Alors que l’île est coupée en deux depuis 1974 et l’invasion du nord du pays par la Turquie à la suite d'un coup d’Etat visant à rattacher l’île à la Grèce, les deux fédérations sont séparées depuis 1955. Dès les années 1950, des tensions communautaires avaient conduit des chypriotes-turcs à quitter la CFA et à organiser leurs propres compétitions.
Depuis cette époque, les instances sportives de la république turque de chypre du nord n’ont pas de statut international, car leur pays n’est reconnu que par la Turquie. La KTFF n’étant pas non plus membre de la FIFA ni de l’UEFA, les joueurs chypriotes turcs ne peuvent donc pas participer à des compétitions internationales contrairement aux chypriotes grecs. Ils ne jouent pour l’instant qu’à des matchs officieux comme d’autres sélections non reconnues comme celles du Darfour, du Tibet ou encore de la Tchétchénie.
Avec AFP