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Le scrutin se poursuit ce dimanche dans 300 bureaux de vote nigérians

Le Nigeria a décidé de prolonger les élections générales jusqu'à ce dimanche après des couacs techniques de plusieurs machines biométriques. Près de 300 bureaux de vote fermés la veille doivent rouvrir.

Les électeurs de quelque 300 bureaux de vote au Nigeria se rendent à nouveau aux urnes dimanche 29 mars, après une première journée marquée par des problèmes techniques et des violences au cours de la présidentielle la plus serrée de l'histoire du pays. Le vote a été suspendu dans 300 bureaux - sur 150 000 dans tout le Nigeria -. Ils rouvriront ce dimanche à 08h00 locale (07h00 GMT), a annoncé la Commission électorale indépendante (Inec).

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Dans ces bureaux défaillants, les machines de lecture biométriques n’ont pas fonctionné. Illustration emblématique de ce cafouillage : le président sortant et son épouse, n'ont pas pu être identifiés. Retour donc aux méthodes traditionnelles : l’identification manuelle. "Il aurait dû y avoir un test, lors d'une plus petite élection, avant de déployer [ce système] lors d'une élection de cette ampleur", a regretté le porte-parole de campagne de Goodluck Jonathan, Femi Fani-Kayode. Ces déboires techniques ne furent pas les seuls problèmes rencontrés. Dans certains bureaux, le matériel électoral est parfois arrivé bien après l'heure officielle de début du vote.

"Honte"

Le Parti démocratique populaire (PDP, au pouvoir) a considéré samedi soir que ce couac électoral était "une source de honte énorme au niveau national". Le Congrès progressiste (APC) de l'ancien général Muhammadu Buhari, principal adversaire de Jonathan à la présidentielle, a défendu le nouveau système d'enregistrement durant toute la campagne électorale, considérant qu'il permettrait d'éviter les fraudes électorales, fréquentes au Nigeria.

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Autre problématique : la menace de Boko Haram mise à exécution. La secte islamiste avait promis de perturber les élections. Parole tenue. Bien qu'en perte de vitesse, le groupe qui a fait allégeance à l'organisation de l’organisation de l'État islamique (EI), est soupçonné d'avoir mené plusieurs attaques meurtrières contre des bureaux de vote et des élus locaux. Des hommes armés ont abattu samedi sept Nigérians dans quatre villages de l'État de Gombe (nord-est), souvent ciblés par les islamistes par le passé.

Un député de l'État de Borno (nord-est) a par ailleurs annoncé samedi que 23 villageois avaient été décapités la veille au soir dans la localité de Buratai, vraisemblablement par des islamistes, sans que l'on sache s'il y avait un lien avec les élections.

Sécurité maximale

Ce dimanche, à nouveau, un important dispositif de sécurité devrait être déployé dès l'aube sur tout le territoire, le Nigeria craignant à la fois de nouveaux attentats islamistes et des violences politiques. Déjà samedi, dans toutes les villes, l'interdiction aux véhicules de circuler pendant une grande partie de la journée a été suivie à la lettre.

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Quelque 69 millions d'électeurs en tout - sur les 173 millions d'habitants du Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique - doivent élire le président, les 109 sénateurs et les 360 députés dans le premier pays producteur de pétrole et la première puissance économique du continent. La présidentielle de ce week-end est considérée par les commentateurs comme la plus serrée de l'histoire de la démocratie nigériane. Selon l'Inec, les résultats des scrutins seront annoncés dans les 48 heures suivant la fermeture des derniers bureaux - des délais qui pourraient être revus à la hausse au vu des récents cafouillages.

Avec AFP