Au lendemain de la rencontre entre Angela Merkel et Alexis Tsipras, la Grèce annonce qu'elle présentera d'ici lundi ses réformes. Selon un porte-parole, cette liste ne contient pas de mesures d'austérité mais des changements structurels.
Conformément à l'accord conclu le mois dernier à Bruxelles sur la prolongation de quatre mois de l’aide internationale, Athènes va présenter dans les prochains jours une liste détaillée de réformes, condition nécessaire au versement d'argent supplémentaire.
"Ce sera fait d'ici lundi au plus tard", a annoncé mardi 24 mars le porte-parole du gouvernement, Gabriel Sakellaridis, sur l'antenne de Mega TV. Il a également précisé que cette liste ne comprend pas des mesures d'austérité mais des réformes structuelles.
Dans une interview au quotidien italien "La Repubblica", le président du Parlement européen Martin Schulz a aussi estimé qu'un accord des pays de la zone euro avec la Grèce sur l'aide européenne à Athènes est possible très rapidement : "À mon avis, d'ici à la fin de la semaine, on parviendra à une nouvelle entente qui devrait être suffisante pour débloquer les financements les plus urgents".
"Après, il n'y aura pas plus de trois mois, jusqu'aux prochaines échéances financières (grecques) de juin pour avoir un projet crédible, détaillé et définitif sur la base duquel il sera possible de lancer un programme constructif et serein d'investissements" en Grèce, a toutefois indiqué le président du Parlement européen.
Ambiance plutôt détendue
Ces annonces interviennent au lendemain de la rencontre entre le Premier ministre grec Alexis Tsipras et la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin. Dans une ambiance plutôt détendue, les deux chefs de gouvernement ont lancé un appel à dépasser les clichés qui empoisonnent les relations entre les deux pays.
"Les Grecs ne sont pas paresseux et les Allemands ne sont pas responsables de tous les maux de la Grèce. Nous devons travailler dur pour dépasser ces stéréotypes", a déclaré Alexis Tsipras.
La chancelière a pour sa part admis qu'il y avait "des questions difficiles" et des "désaccords" entre Athènes et Berlin, mais elle a affirmé vouloir "une coopération dans un esprit de confiance mutuelle" et "une Grèce économiquement forte".
Malgré cette bonne entente de façade entre les deux dirigeants, le Premier ministre grec n’a pas manqué de remettre sur la table des questions délicates. Alexis Tsipras a notamment demandé le soutien de Berlin dans une vaste affaire de corruption impliquant notamment l'industriel allemand Siemens, vieille de presque une décennie et qui vient d'être renvoyée en justice .Il a aussi insisté de nouveau sur les réparations réclamées par Athènes pour des crimes du régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale.
"Ce n'est pas une question matérielle, mais d'abord un problème moral et éthique sur lequel nous devons travailler", a expliqué Alexis Tsipras.
Avec AFP et Reuters