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Peine de mort : le peloton d'exécution de retour en Utah

L'Utah a décidé de rétablir les pelotons d'exécution pour les condamnés à mort. Cette législation a été adoptée en raison de pénurie de produits d'injection létale, qui ont de surcroît provoqué des exécutions particulièrement douloureuses.

Plus de dix ans après leur interdiction, l'Utah a rétabli lundi 23 mars les pelotons d'exécution pour les condamnés à mort. Ce type d’exécution pourra être autorisé si les substances servant à réaliser les injections létales habituelles ne sont pas disponibles, comme cela fut le cas récemment dans un certain nombre d'États du pays.

Face aux nombreuses critiques qui l'ont qualifié de "barbare", un porte-parole du gouverneur Gary Herbert a justifié cette décision. "Nous regrettons que quiconque ayant commis un meurtre aggravé (...) mérite la peine de mort et nous préférons utiliser comme méthode les injections létales quand une telle sentence est émise", a expliqué Marty Carpenter. "Toutefois, quand un jury prend cette décision et qu'un juge signe un mandat d'exécution, appliquer une décision légale est l'obligation de l'exécutif", a-t-il ajouté.

Plusieurs exécutions controversées ont eu lieu ces derniers mois dans les prisons américaines. En avril 2014, un condamné à mort avait succombé à "une crise cardiaque foudroyante", dans l'Oklahoma, après d'atroces souffrances provoquées par une injection létale jamais testée.

Pénurie de produits

Cette situation s'explique par une pénurie de produits d'injection. L'Union européenne, où se trouvent les compagnies pharmaceutiques qui produisent les composants utilisés par le passé pour les exécutions, a en effet interdit leur exportation en 2011. Le règlement européen interdit notamment l’exportation du pentobarbital et du thiopentone sodique, les principaux composants traditionnels des injections létales, au motif que "l’Union désapprouve l’application de la peine de mort quelles que soient les circonstances et œuvre à son abolition universelle".

La Suisse envisage des mesures similaires et d'autres fournisseurs, notamment en Inde, se sont engagés à ne plus alimenter les bourreaux américains en produits létaux. Alors que la polémique ne cesse d'enfler, la Cour Suprême des États-Unis doit statuer le mois prochain sur la constitutionnalité des injections létales, la forme la plus commune d'exécution dans ce pays.

Une étude statistique publiée en 2014 par l'Académie des sciences des États-Unis estime qu’un condamné à mort américain sur 25 est en fait innocent.

Avec AFP