Le président tunisien Béji Caïd Essebsi s’est recueilli au musée du Prado, dimanche, quatre jours après l’attentat qui a coûté la vie à 22 personnes. Il évoque pour la première fois un troisième assaillant mais qui serait "toujours en fuite".
"Toute la Tunisie est traumatisée". Les mots utilisés par le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, sont emprunts d’émotion, lui qui "venait [au musée du Bardo] lorsqu’il était gosse, où notre instituteur nous apprenait l’Histoire de la Tunisie".
Quatre jours après l'attaque meurtrière, le président tunisien a accordé une interview à Europe 1, Itélé et au journal "Le Monde" dans le musée du Bardo où 22 personnes ont été tuées mercredi 18 mars. Arrivé en milieu de matinée, le chef de l'État a déposé une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes de cette attaque sans précédent en Tunisie depuis la révolution de 2011 et revendiquée par l’organisation de l’État islamique (EI).
"Ces touristes venaient admirer la richesse de l’humanité, ils sont tombés sur des terroristes"
Béji Caïd Essebsi a tenu à rendre hommage aux touristes et aux agents de sécurité morts dans l’attentat. "Des femmes, des hommes sont venus pour admirer cette richesse de l’humanité mais sont en réalité tombés sur des fanatiques", a-t-il regretté.
Le président tunisien a également annoncé qu’un monument commémoratif serait construit en honneur aux victimes et qu’une grande marche de tous les Tunisiens aurait lieu "probablement le 29 mars".
L'arrivée du président tunisien au musée du Bardo
"Un troisième agresseur est toujours en fuite"
Interrogé sur l’avancement de l’enquête, Béji Caïd Essebsi a évoqué pour la première fois l’existance d’un troisième homme impliqué dans l’attentat, sans pour autant préciser son rôle. "Deux ont été exécutés mais un troisième court encore", a-t-il confirmé en expliquant que ce dernier "n’irait pas loin, quoi qu’il arrive".
"À situation exceptionnelle, moyens exceptionnels. Nous avons demandé au peuple [de nous aider à l’arrêter] parce que le peuple est lui-même intéressé à cela" a-t-il poursuivi.
itLes déclarations du président tunisien interviennent alors que le dispositif sécuritaire autour du musée du Bardo, jouxtant le Parlement est pointé du doigt.
Hier soir, le ministère de l’intérieur tunisien a diffusé une vidéo montrant des images d’une caméra de vidéo surveillance où l'on voit deux assaillants armés de kalachnikovs entrer et évoluer sans difficulté dans le musée.
Maher Ben Mouldi Kaïdi, le troisième homme ?
Jusqu'à présent, les autorités ne faisaient état que de deux assaillants : Jabeur Khachnaoui, un lycéen originaire de la région de Kasserine (centre-ouest), et Yassine Laabidi (Abidi), 27 ans, dont la famille vit dans le Grand Tunis. Les deux hommes ont été tués par les forces de l'ordre.
Samedi 21 mars, le ministère tunisien de l'Intérieur avait annoncé qu'un avis de recherche avait été lancé à l'encontre de "Maher Ben Mouldi Kaïdi", soulignant qu'il s'agissait d'un "élément terroriste dangereux (...) recherché dans le cadre de l'opération terroriste". Il n'est cependant pour l'heure pas possible d'affirmer qu'il s'agit du troisième auteur de l'attentat en fuite évoqué par le président.
Avec Reuters et AFP