L'organisation de l'État islamique (EI) a revendiqué vendredi après-midi les attentats qui ont frappé le Yémen plus tôt dans la matinée. Ces attaques, perpétrées contre deux mosquées chiites, ont fait au moins 142 morts.
L'organisation de l'État islamique (EI) a revendiqué, dans l'après-midi de vendredi 20 mars, les attentats sanglants qui ont frappé Sanaa le matin-même, ont indiqué l'AFP et Reuters, citant des sites jihadistes.
itAu moins 142 personnes ont été tuées dans la capitale du Yémen, à la suite de plusieurs explosions dans deux mosquées fréquentées par des Houthis, la milice chiite qui s'est emparée du pouvoir à Sanaa. La télévision locale yéménite rapporte par ailleurs que 345 personnes ont été blessées.
Il s'agit de l'un des attentats les plus sanglants qu'a connu la capitale du Yémen, pays déstabilisé par une grave crise attisée par les Houthis et les jihadistes sunnites d'Al-Qaïda, deux groupes hostiles au pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi.
De son côté, par communiqué, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) a affirmé un peu plus tard vendredi ne pas être à l'origine des attentats de Sanaa. Dans ce document, l'organisation dément toute implication ou relation avec les attaques, en confirmant qu'elle doit suivre les instructions du cheikh Ayman al-Zawahiri (le chef d'Al-Qaïda, NDLR), qui conseille d'éviter les mosquées, les marchés, et les endroits mixtes pour préserver la vie des musulmans.
Des dons de sang réclamés en urgence
En fin de matinée, une première bombe a explosé à la mosquée Badr, dans le sud de Sanaa, suivie d'une autre à l'entrée de ce même lieu de culte, au moment où les fidèles prenaient la fuite, selon des témoins. Un autre attentat a visé une mosquée du nord de la capitale, un quartier où les Houthis ont l'habitude de prier.
La télévision Al-Massira, contrôlée par les Houthis, a affirmé que les hôpitaux de la capitale réclamaient en urgence des dons de sang. Sur les lieux, des corps déchiquetés et ensanglantés étaient transportés sur des brancards. Des traces de sangs étaient visibles sur le sol jonché de débris.
Ces attaques sont les plus sanglantes depuis la prise du pouvoir de Sanaa par les Houthis début février. Le dernier attentat particulièrement sanglant dans la capitale remonte au 7 janvier. Il avait fait 40 morts et avait visé l'académie de police de Sanaa.
Condamnation de l'ONU
L'ONU a fermement condamné ces attentats, tout comme la Maison Blanche, qui cherchait toutefois à vérifier l'implication de l'EI.
À Washington, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC) Bernadette Meehan a indiqué que ces "attentats impensables sur des fidèles musulmans pendant la prière du vendredi ne fait que démontrer une fois de plus l'ampleur de la dépravation de ces terroristes et la menace qu'ils représentent pour la population du Yémen, de la région et du monde".
Alors que les espoirs suscités par l'ouverture d'un dialogue politique parrainé par l'ONU sont quasiment morts, des experts évoquent un sérieux risque de guerre civile dans le pays, considéré comme un allié des États-Unis dans la guerre antiterroriste, notamment contre Al-Qaïda.
Avec AFP