logo

À l'heure des législatives israéliennes, Gauthier Rybinski, spécialiste des questions internationales, s'interroge sur l'avenir de l'État hébreu. Selon lui, ce scrutin soulève la question de savoir si Israël sera un État juif ou pour les juifs.

À l'heure où les Israéliens élisent leurs députés mardi 17 mars, lors d'un vote très incertain - qui dira s'ils veulent encore ou non du conservateur Benjamin Netanyahou, Premier ministre depuis six ans -, Gauthier Rybinski, spécialiste des questions internationales à France 24, rappelle que l'un des enjeux de ce scrutin concerne l'avenir idéologique de l'État hébreu.

>> À lire sur France 24 : "Les Arabes d'Israël arbitreront-ils les élections ?"

"Ces élections sont importantes parce qu'elles sont probablement la dernière chance de trancher sur la question de deux États", l'un arabe, l'autre juif, explique-t-il. Si Benjamin Netanyahou est réélu, "il y a de fortes chances pour qu'il n'y ait pas un État palestinien", si le centre-gauche arrive en tête du scrutin, "on pourra revenir sur cette question qui est d'ailleurs majoritairement approuvée par les Israéliens". Environ 56 % d'entre eux sont favorables à la création de deux États distincts, rappelle le spécialiste.

Ouverture laïque d'Israël

Ce scrutin joue donc sur la "définition de ce qu'est Israël". Est-ce que l'État hébreu doit être un État juif "comme le préconise Benjamin Netanyahou", c'est-à-dire, "au fond, un État qui doit aussi être gouverné par des rabbins, un État théocratique", ou bien est-ce un État "pour les juifs où il y aura, bien sûr, des Juifs, mais aussi des Arabes ? C'est une toute autre question parce que [la réponse va influer] sur le conflit israélo-palestinien", précise Gauthier Rybinski.

>> À voir sur France 24 : "Netanyahou divise à Washington"

Reste que le raidissement de Benjamin Netanyahou sur la question palestinienne "n'est pas de nature à détendre les Palestiniens", ajoute le spécialiste de France 24. "Voilà pourquoi ce scrutin est important indépendamment des questions sociales et économiques". Parce qu'il pose la question "intrinsèque" de l'ouverture laïque du pays, conclut Gauthier Rybinski.