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Les forces irakiennes pilonnent les jihadistes de l'EI assiégés dans Tikrit

Onze jours après le lancement de l'offensive pour reprendre Tikrit, l'armée irakienne, freinée sur le terrain par des engins explosifs disséminés dans les rues, a bombardé vendredi les jihadistes de l'EI retranchés dans la ville.

Vendredi 13 mars, des milliers d'hommes encerclaient Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad, mais leur avance a été ralentie par les engins explosifs disposés dans la ville par le groupe État islamique (EI). C'est donc par les airs que les militaires irakiens ont décidé d'attaquer les dernières poches de résistance jihadistes.

Un colonel de police, parlant à l'AFP sous couvert de l'anonymat, a soutenu que désormais, la moitié de la ville était aux mains des forces de sécurité aidées par des miliciens chiites et des combattants sunnites. Une information impossible à confirmer dans l'immédiat de source indépendante.

Deux jours après leur entrée dans Tikrit, "nos forces encerclent les hommes armés dans le centre-ville, mais nous avançons lentement à cause du grand nombre d'engins explosifs", a précisé le colonel de police à l'AFP. Selon lui, les jihadistes auraient truffé Tikrit de pas moins de 10 000 bombes artisanales.

Six soldats tués

C'est une technique éprouvée par l'EI qui a pour habitude de piéger les zones dans sa fuite, y laissant aussi des snipers et parfois des kamikazes pour lancer des voitures piégées sur l'ennemi.

Six soldats ont été tués et 11 blessés dans un attentat à la voiture piégée, vendredi matin dans le quartier d'Al-Dyum, selon le colonel et un commandant de l'armée.

Ville majoritairement sunnite, Tikrit est la région d'origine de l'ex-dictateur Saddam Hussein, dont des partisans avaient collaboré avec les jihadistes lors du lancement de leur fulgurante offensive en juin 2014 qui avait permis à l'EI de s'emparer de larges pans du territoire.

L'offensive pour reprendre Tikrit est la plus vaste depuis juin 2014. Sa reprise ouvrirait la voie vers Mossoul, deuxième ville d'Irak sous contrôle du groupe jihadiste.

L'armée reprend du terrain

Au départ, l'armée irakienne, complètement débordée, avait été incapable de résister aux jihadistes, les soldats fuyant parfois devant leur progression.

Mais grâce au soutien crucial de l'Iran chiite voisin, à l'appui aérien d'une coalition internationale mise sur pied par les États-Unis et à l'aide des miliciens chiites et de tribus sunnites, elle a regagné un peu de terrain.

L'armée a sécurisé les villes saintes chiites de Kerbala et Najaf, au sud de Bagdad, puis les environs de la capitale, avant de remonter vers le nord et de reprendre la province de Diyala début 2015.

Après chaque victoire de l'armée, les jihadistes - qui sévissent également en Syrie voisine - ont riposté par des vidéos insoutenables et des discours belliqueux.

Jeudi, dans un enregistrement audio présenté comme un discours de son porte-parole, l'EI a accepté l'allégeance du groupe nigérian Boko Haram et promis de continuer à étendre son "califat" islamique.

Avec AFP