La justice suédoise a proposé vendredi d'interroger Julian Assange à Londres, dans l'ambassade d’Équateur où il est réfugié depuis juin 2012. Le fondateur de Wikileaks est visé par deux plaintes pour viol.
Revirement de situation. Le parquet suédois a annoncé, vendredi 13 mars, qu'il proposait d'envoyer un magistrat à Londres afin d'y interroger Julian Assange, visé par les plaintes de deux jeunes femmes pour viol. Le fondateur de Wikileaks plaidait pour cette solution de longue date.
"La procureure Marianne Ny a envoyé aujourd'hui une requête aux avocats de Julian Assange pour savoir s'il accepterait qu'on l'entende à Londres et qu'on prélève son ADN", a indiqué le parquet dans un communiqué.
Julian Assange est réfugié dans l'ambassade d'Équateur depuis juin 2012, échappant ainsi à un mandat d'arrêt européen que la Grande-Bretagne compte exécuter dès qu'il mettra le pied dehors.
Le parquet suédois a dit avoir changé d'avis car "plusieurs des faits qui lui sont reprochés seront prescrits en août 2015, à savoir dans moins de six mois".
"Ma position a été que les conditions pour l'entendre à l'ambassade londonienne sont telles que la qualité de cette audition serait lacunaire et qu'il faut qu'il soit présent en Suède en vue d'un éventuel procès. Cette position tient toujours", a expliqué Marianne Ny. Mais "maintenant le temps commence à manquer et je dois par conséquent accepter une perte de qualité dans l'enquête", a ajouté la procureure.
Par la voix de son avocat, Assange a accepté la proposition et la Grande-Bretagne s'est dite prête à assister le magistrat suédois. "Nous coopérerons à l'enquête. Il acceptera", a déclaré à l'AFP son avocat suédois Per Samuelsson, qui a rapporté que son client était "heureux" de cette avancée.
"C'est quelque chose que nous réclamions depuis quatre ans. En même temps, il est agacé que cela ait pris autant de temps au parquet de franchir ce pas", a ajouté l'avocat.
Dans cette affaire qui remonte à 2010, l'Australien nie les accusations des deux Suédoises, et affirme craindre que la Suède l'extrade par la suite vers les États-Unis pour son rôle dans la publication par le site internet Wikileaks de 250 000 télégrammes diplomatiques américains et 500 000 rapports militaires classés secret défense.
Avec AFP