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L'Égypte accueille vendredi une conférence économique internationale. Le but : attirer les capitaux étrangers et surtout appuyer le président Abdel Fattah al-Sissi, critiqué sur les droits de l'Homme, mais engagé dans la lutte contre le terrorisme.

"Égypte, l'avenir". C'est le nom donné à la conférence économique internationale qu'accueille la station balnéaire de Charm el-Cheikh, vendredi 13 mars. Initialement ouverte aux ministres des Finances et aux patrons des grands groupes internationaux, elle a pour but d'attirer en Égypte les investissements étrangers.

"Plus d'une trentaine de projets vont être dévoilés (...) qui, une fois cumulés, représentent plusieurs milliards de dollars d'investissements," a affirmé à l'AFP Richard Attias, co-organisateur de la conférence via sa société de conseil.

Mais cette rencontre pourrait bien se solder en ballet diplomatique en vue d'asseoir le pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi, critiqué sur les droits de l'Homme mais aussi fer de lance de la lutte contre les jihadistes. Les chefs de la diplomatie américaine, John Kerry, et britannique, Philip Hammond, ont ainsi annoncé leur venue au dernier moment, confortant le sentiment que Sissi, l'ex-chef de l'armée qui a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013 et réprime violemment toute opposition, est un allié incontournable dans le monde arabe, où l'organisation de l'État islamique (EI) grignote du terrain en Égypte et en Libye, après la Syrie et l'Irak.

Car les experts n'attendent ni promesses de dons ni annonces fracassantes de cette rencontre. La grande majorité des contrats qui y seront signés ou annoncés sont déjà sur les rails de plus ou moins longue date.

Avec des représentants de 80 pays et 23 groupes ou organismes internationaux, la conférence doit débuter vendredi en fin de journée à Charm el-Cheikh, station balnéaire du Sinaï en bordure de la Mer rouge, et s'achever dimanche. Mais John Kerry, arrivé dès l'aube vendredi, doit discuter avec M. Sissi notamment des efforts de la coalition contre l'EI, la situation en Libye et la crise en cours en Syrie, selon le département d'État.

Washington, comme d'autres capitales occidentales, fait mine de s'émouvoir de la sanglante répression menée contre les partisans de Mohamed Morsi, premier président élu démocratiquement, mais les États-Unis ont rapidement admis qu'ils ne pouvaient pas bouder le plus peuplé et mieux armé des pays arabes face aux jihadistes.

En outre, Sissi est le principal chef d'État de la région qui réclame la formation d'une force arabe commune pour faire face à cette menace, au menu du sommet de la Ligue Arabe fin mars. Et il a lancé récemment ses avions de combats dans un raid contre l'EI en Libye.

Reste que l'Égypte, au bord du gouffre économiquement, a aussi besoin des investisseurs étrangers, échaudés pour l'heure par les attentats. M. Sissi se prépare à promulguer une loi pour faciliter les investissements, alors que les autorités espèrent atteindre un taux de croissance de 4,3 % pour l'année 2015/2016, contre 2 % de moyenne sur les quatre années qui ont suivi la révolte de 2011.

Avec AFP