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Nucléaire iranien : Khamenei en colère après la lettre des sénateurs républicains

L'Iran ne laissera pas les États-Unis gâcher la possibilité de conclure un accord nucléaire, a affirmé jeudi le guide suprême iranien, l'ayatollah Khamenei, en réponse aux sénateurs américains qui lui avaient adressé une lettre inhabituelle.

Le guide suprême de la Révolution iranienne s’est attaqué, jeudi 12 mars, à la lettre des sénateurs républicains qui ont menacé de remettre en cause un accord sur le nucléaire à la fin du mandat de Barack Obama. L'Iran ne laissera pas les États-Unis gâcher la possibilité de conclure un accord nucléaire, a affirmé le numéro un iranien, qui a le dernier mot sur les dossiers stratégiques de la République islamique.

L'ayatollah Ali Khamenei  a estimé pendant une réunion avec le président Hassan Rohani, selon l'agence de presse iranienne Mehr, que les Américains devenaient "plus intransigeants, plus durs et plus grossiers" à chaque fois que les négociateurs progressaient sur la voie d'un accord. "Je suis bien sûr préoccupé car l'autre camp est connu pour son manque de transparence, ses ruses et ses coups de poignard dans le dos", a expliqué le guide suprême iranien.

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Il a également salué l'équipe de négociateurs iraniens "digne de confiance" face aux grandes puissances "fourbes", selon l'agence iranienne Isna. Le soutien du dirigeant iranien, connu pour son conservatisme, à son équipe de négociateurs n’est pas anodin, alors qu’une partie des ultraconservateurs iraniens restent fermement opposés à toute discussion avec les puissances occidentales.

Républicains américains et ultraconservateurs iraniens sur la même ligne

Dans cette lettre ouverte adressée lundi aux "dirigeants de la République islamique d'Iran", 47 des 54 sénateurs républicains avaient prévenu les Iraniens que le Congrès disposait, seul, du pouvoir de lever définitivement les sanctions américaines, adoptées sous la forme de lois ces dernières années. Le tout dans une attitude de défiance vis-à-vis de l’équipe gouvernementale d’Obama qui tente de régler le dossier du nucléaire iranien avant la prochaine élection présidentielle américaine.

"Il est assez ironique que certains parlementaires du Congrès fassent front commun avec les partisans iraniens d'une ligne dure", avait commenté pour sa part Barack Obama, après la publication de la lettre lundi.

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Les négociations entre Téhéran et les grandes puissances doivent reprendre la semaine prochaine à Lausanne, en Suisse, en vue de parvenir à un accord politique d'ici à la fin du mois, et à un accord définitif avant fin juin.

Avec AFP et Reuters