Afin d'accélérer le processus de paix avec les Farc, le président colombien Juan Manuel Santos a décidé de suspendre les bombardements contre les positions des guérilleros marxistes. Et ainsi impulser une "désescalade du conflit".
Depuis le lancement des pourparlers de paix en novembre 2012 entre les Farc et l'armée colombienne, Bogota a décidé pour la première fois de suspendre ses bombardements et ainsi donner une chance à la "désescalade" rapide du conflit. L'ordre a été donné, mardi 10 mars, par le chef de l'État lors d'une allocution télévisée solennelle à la nation.
L'instigateur de ces négociations n'est autre que le président Santos, un dirigeant de centre droit réélu en juin dernier. Ce dernier a expliqué que sa stratégie répondait au cessez-le-feu bilatéral décrété depuis décembre dernier par la guérilla. "Il faut reconnaître qu'ils respectent leur engagement", a souligné le chef de l'État, qui avait jusqu'à présent écarté toute trêve avant la signature d'un accord définitif avec la principale rébellion, fondée lors d'une insurrection paysanne en 1964.
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Cette trêve devrait durer un mois, à l'issue de laquelle les autorités décideront de la reconduire ou non. Le conflit, qui a impliqué l'armée, des guérillas communistes, des milices paramilitaires d'extrême droite et des bandes criminelles, a fait en plus d'un demi-siècle quelque 220 000 morts et plus de cinq millions de déplacés, selon des chiffres officiels.
Cette annonce est donc prise avec soulagement et optimisme. "L'arrêt temporaire des bombardements permet au processus de paix de progresser à pas de géant", a estimé dans un entretien à l'AFP Ariel Avila, chercheur auprès de la Fondation "Réconciliation et Paix", spécialisée dans le conflit colombien. Politologue à l'Université Externado de Bogota, Jaime Zuluaga y voit, lui, le signe que le processus "va dans la bonne direction". "C'est un progrès très significatif, l'un des plus tangibles depuis ces derniers mois", a-t-il ajouté.
Seule l'opposition a vivement critiqué l'arrêt des bombardements, à l'image de l'ancien président conservateur Alvaro Uribe, populaire pour sa fermeté envers les Farc, qui a accusé son successeur de favoriser la "paralysie des forces armées" sur Twitter.
Avec AFP