Les forces irakiennes sont entrées mercredi dans la ville de Tikrit, tombée aux mains des jihadistes de l'EI en juin dernier. C'est le résultat d'une offensive lancée il y a dix jours par l'armée, en collaboration avec des milices locales.
Les forces irakiennes ont réussi à pénétrer, mercredi 11 mars, dans Tikrit, une ville à 160 km au nord de Bagdad tenue par l'organisation de l'État islamique (EI) depuis juin 2014.
"Nous sommes maintenant en train de combattre pour nettoyer le quartier de Qadisiyah", a indiqué à l'AFP un haut gradé sous couvert de l'anonymat, ajoutant que ses forces avaient pris le contrôle de l'hôpital militaire de la ville. "Nous nous engageons dans une bataille délicate, car nous n'avons pas en face de combattants au sol, mais un terrain piégé et des snipers. Nous avançons lentement", a-t-il ajouté.
D'autres sources militaires et politiques ont confirmé que les soldats avaient repris le contrôle d'une grande partie de Qadisiyah, un quartier situé au nord du centre-ville.
L'armée irakienne, aidée de milices chiites et de tribus sunnites, a lancé le 2 mars une offensive contre les jihadistes à Tikrit, la ville natale de Saddam Hussein. Ces forces encerclaient la ville depuis plusieurs jours, mais n'avaient pas encore tenté d'entrer dans la ville, préférant mener de petites opérations et assiéger les jihadistes.
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Dans le but de freiner leur progression, l'EI a fait sauter mardi l'unique pont sur le fleuve Tigre de la région de Tikrit, qui aurait permis aux forces irakiennes d'accéder à la ville par l'est. "Toute la partie de l'extrémité ouest du pont s'est écroulée", a précisé un colonel de police dans la région.
Les forces irakiennes ont encerclé les localités d'Al-Alam et Al-Dour, proches de Tikrit, où se regroupent les jihadistes chassés des zones rurales.
Avec quelque 30 000 hommes mobilisés et l'appui des forces aériennes irakiennes, cette offensive est la plus importante menée par l'armée irakienne, qui a réussi à reprendre du terrain vers la fin 2014, après une déroute au début de l'offensive fulgurante de l'EI en juin 2014. Les jihadistes s'étaient alors emparés de vastes pans de territoires à l'est, à l'ouest et au nord de Bagdad. La coalition internationale, dirigée par les États-Unis et qui mène des frappes quotidiennes sur les positions de l'EI en Irak, n'est pas intervenue jusque-là dans cette opération.
Selon des informations non confirmées, l'EI aurait seulement quelques centaines de combattants à l'intérieur de Tikrit, mais l'avancée des forces de sécurité a été ralentie par le grand nombre de bombes placées aux alentours de la ville par les jihadistes.
Avec AFP