logo

Le Parlement européen a saisi, lundi, l'organisme antifraude de l'UE au sujet des salaires de 20 assistants parlementaires du Front national. À quelques jours des élections départementales, le FN dénonce un "acharnement politique".

"Le président Martin Schulz a saisi, lundi 9 mars, l'Office européen de lutte antifraude [en raison] d'éventuelles irrégularités financières commises par le parti français Front national", a annoncé le Parlement européen dans un communiqué.

"C'est la première fois qu'on est confrontés à des cas de fraudes supposées dans de telles proportions. Il y a eu des précédents, mais ça concernait des députés à titre individuel", a souligné, mardi 10 mars, à Reuters Jaume Duch, porte-parole de l'institution européenne. "Le Parlement ne tire pas de conclusions mais fait part de soupçons. C'est désormais à l'OLAF de se prononcer en sa qualité d'organisme anti-fraude de l'UE", a-t-il ajouté. L'organisme a deux mois pour évaluer le bien-fondé de ces accusations.

Les soupçons portent sur des salaires versés à 20 assistants de parlementaires européens, alors que ces derniers apparaissent sur l'organigramme du FN et semblent donc avoir des responsabilités politiques au sein du parti. Cette situation va à l’encontre des règles fixées par le Parlement européen qui prévoit que les assistants "doivent nécessairement et directement travailler à l'exercice du mandat parlementaire des députés européens".

Selon le Parlement, les salaires versés pourraient avoir servi "directement ou indirectement à financer des contrats établis avec des groupes politiques du Parlement ou des partis politiques". Si la fraude était avérée, selon "Le Monde", le préjudice pour le budget communautaire pourrait atteindre les 7,5 millions d'euros, soit le montant des salaires litigieux durant cinq années de mandat parlementaire.

"Martin Schulz a appliqué à la lettre les ordres de Valls"

Les grandes figures du FN n’ont pas tardé à réagir mardi. Sur France Info, la député FN Marion Maréchal-Le Pen a déclaré que "Martin Schulz, qui est un militant politique, a appliqué à la lettre les ordres de Manuel Valls qui hier expliquait qu'il fallait que les élites se mobilisent contre le Front national. [...] C'est de l'acharnement politique, évidemment, en période électorale", a-t-elle estimé, alors que plusieurs enquêtes d'opinion placent le parti de Marine Le Pen en tête des intentions de vote pour le premier tour des départementales, le 22 mars.

La présidente du parti a par ailleurs annoncé sur Twitter son intention de déposer "une plainte pour dénonciation calomnieuse".

Avec AFP et Reuters