Des jihadistes de l'État islamique ont commencé à saccager le site archéologique de Hatra, une cité vieille de 2 000 ans, selon le ministère irakien du tourisme. D'autres sources affirment que les islamistes ont eu recours à des explosifs.
Des vestiges archéologiques à Hatra, dans le nord de l'Irak, risquent de partir en poussière. Des jihadistes de l'organisation de l'État islamique (EI) projettent en effet de détruire cette cité vieille de 2 000 ans, selon les informations dont dispose le ministère irakien du Tourisme et des Antiquités.
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Il reste cependant difficile de confirmer ces informations, d'autant plus que le ministère n'a pas reçu de photos montrant l'étendue des destructions. Mais certains de ses employés présents à Mossoul, ville contrôlée par l'EI, ont affirmé que la ville de la province de Ninive était la proie des démolisseurs.
Un habitant du secteur a, en outre, indiqué à Reuters avoir entendu tôt samedi une puissante explosion. Selon lui, d'autres personnes vivant dans les environs ont déclaré que les jihadistes avaient détruit certains des grands édifices du site de Hatra et en rasaient d'autres au bulldozer.
Saeed Mamuzini, porte-parole de la branche du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) à Mossoul, a affirmé de son côté que les jihadistes avaient eu recours à des explosifs pour faire sauter certains édifices de Hatra et en attaquaient d'autres à coups de bulldozers.
Absence de riposte internationale
À Bagdad, le ministère des Antiquités a estimé que l'absence de riposte ferme de la communauté internationale aux précédentes attaques de l'EI contre le patrimoine historique du pays avait encouragé les jihadistes à continuer sur cette voie
La cité antique de Hatra fut construite voici 2 000 environ à l'époque de l'empire séleucide et, soumise par la suite à l'empire des Parthes, elle prospéra comme centre religieux et commerçant. La ville fut prise et détruite au IIIe siècle de notre ère par les Perses sassanides.
Il y a une semaine, les jihadistes de l'EI ont diffusé une vidéo les montrant en train de briser des statues et des sculptures au musée de Mossoul, qui renferme des trésors assyriens et hellénistiques datant de plus de 2 000 ans.
Jeudi, les jihadistes se sont attaqués au site archéologique assyrien de Nimroud, au sud de Mossoul. L'Unesco a parlé à cet égard d'opérations de "nettoyage culturel" constituant des crimes de guerre.
Avec Reuters