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L'Australie a évoqué, jeudi, un échange de prisonniers avec l'Indonésie dans une ultime tentative pour éviter l'exécution imminente de deux Australiens condamnés à mort pour trafic de drogue. Une proposition que Jakarta a rejetée.

L’Indonésie a rejeté, jeudi 5 mars, la proposition australienne d’un échange de prisonniers entre les deux pays dans l'espoir d'éviter l'exécution imminente de deux trafiquants de drogue australiens que les autorités de Jakarta semblent déterminées à faire fusiller.

Tôt jeudi matin, le Premier ministre australien, Tony Abbott, a assisté à une veillée aux chandelles devant le Parlement à Canberra, pour demander au président indonésien de faire preuve de "clémence" à l'égard d'Andrew Chan et Myuran Sukumaran. Les deux hommes, âgés d'une trentaine d'années, ont été condamnés en 2006 à la peine capitale pour avoir dirigé un réseau de trafiquants d'héroïne entre l'Indonésie et l'Australie.

La ministre australienne des Affaire étrangères, Julie Bishop, avait proposé en dernière minute un échange de prisonniers à son homologue indonésien, Abdurrahman Mohammad Fachir, pour obtenir la vie sauve des deux ressortissants. "Je n'ai abordé aucun détail précis mais j'ai souligné qu'il y avait des prisonniers australiens à Jakarta et des prisonniers indonésiens en Australie et que nous devrions examiner certaines possibilités, un échange de prisonniers, un transfert, si cela est possible selon la législation indonésienne", a-t-elle déclaré.

"Un mécanisme de cette nature n'existe pas dans notre système judiciaire, et je ne vois pas comment il pourrait être mis en œuvre", a répondu à cette proposition le porte-parole du ministère indonésien des Affaires étrangères, Arrmanatha Nasir.

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Dix condamnés à mort

Le nouveau président indonésien, Joko Widodo, a fait savoir, peu après son arrivée au pouvoir en octobre, qu'aucune grâce ne serait accordée aux condamnés à mort dans les affaires de trafic de drogue. Il estime que son pays est dans une situation d'état d'urgence en matière de stupéfiants, avec la mort de dizaines de jeunes chaque jour.

Les deux Australiens figurent parmi dix condamnés à mort appelés à être prochainement fusillés, dont d'autres étrangers originaires de France, du Brésil, des Philippines, du Nigeria et du Ghana. Le Français Serge Atlaoui avait été arrêté en 2005 lors d'une opération de police dans un laboratoire de production d'ecstasy, dans la banlieue de Jakarta.

Il avait été condamné dans un premier temps à la prison à perpétuité, mais la Cour suprême avait aggravé la sanction en 2007. Il a récemment déposé une demande en révision de son procès. Une audience est prévue dans ce cadre le 11 mars. Le 26 février, sa femme avait lancé un appel aux autorités de Jakarta pour que le recours de son mari soit entendu.

Avec AFP et Reuters