
La justice nord-coréenne a fixé au 4 juin le procès des deux journalistes américaines arrêtées en mars. Euna Lee et Laura Ling sont accusées d'entrée illégale sur le territoire avec intention "hostile".
Reuters - Deux journalistes américains arrêtés en Corée du Nord au mois de mars seront jugés le 4 juin, a annoncé l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
Selon les analystes, la Corée du Nord voit les deux journalistes comme une monnaie d'échange qui lui permettra d'obtenir des concessions du président Obama, lequel a demandé à Pyongyang de reprendre les négociations sur le désarmement nucléaire.
Les deux journalistes, Euna Lee et Laura Ling, qui travaillent à Current TV, ont été arrêtés à la frontière entre la Corée du Nord et la Chine dans des circonstances qu'il reste à élucider.
Le régime de Pyongyang les accuse d'entrée illégale sur son territoire avec intention "hostile".
Washington a dit être en contract avec la Corée du Nord via divers canaux pour faire libérer les deux journalistes.
Le département d'Etat n'a pas fait de commentaire sur la date du procès.
La Corée du Nord s'est retirée des négociations à six visant à mettre fin à ses ambitions nucléaires. Pour le gouvernement de Pyongyang, il est inutile de discuter avec le gouvernement Obama, qu'il accuse de poursuivre une politique "hostile", visant à le renverser.
Les experts soulignent que la Corée du Nord risque de susciter la colère des Etats-Unis si les deux journalistes sont maintenus en détention, mais le régime communiste pourrait tenter le risque d'être encore un peu plus isolé s'il a le sentiment que cela lui donne une marge de manoeuvre supplémentaire.
Pyongyang, qui a conduit son premier et unique essai nucléaire en octobre 2006, a mis la région en émoi le 5 avril en lançant une fusée, tir qui a été considéré comme un test de missile déguisé, ce qui a déclenché un renforcement des
sanctions des Nations unies.
Pyongyang a répondu en se retirant des discussions nucléaires, a dit vouloir relancer son usine de production de plutonium et menacé de procéder à un nouvel essai nucléaire si le Conseil de sécurité de l'Onu ne s'excusait pas.
Le secrétaire américain à la défense Robert Gates a déclaré cette semaine : "La Corée du Nord s'est de fait isolée elle-même au plan international, encore plus qu'auparavant, en raison de certains de ses propos."