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Les forces irakiennes lancent un assaut pour reprendre Tikrit à l'EI

Les forces armées irakiennes soutenues par des milices chiites sont passées à l'offensive contre l'organisation de l'État islamique. Elles avancent notamment en direction de Tikrit, la ville natale de l'ancien dictateur Saddam Hussein.

Plusieurs attaques ont été lancées, lundi 2 mars, par les forces gouvernementales irakiennes contre les positions jihadistes à Tikrit, un bastion du groupe État islamique (EI). Des dizaines de milliers d'hommes - militaires, miliciens chiites et membres des tribus sunnites - sont engagées dans cette bataille, "la plus massive" depuis le prise par l'EI, en juin 2014, de pans entiers du territoire irakien. 

"L’aviation irakienne pillonne depuis plus de 48 heures les positions jihadistes à Tikrit, tandis que les troupes au sol, après sept heures de combat, lancent des centaines d’obus de mortier sur ces mêmes cibles", a adécrit Anne-Sophie Le Mauff, correspondante de France 24 à Bagdad. "Pour l’heure les troupes irakiennes seraient très proches de Tikrit. Un officier m’a affirmé que ce ne serait qu’une question d’heures pour reprendre la ville", a-t-elle ajouté.

Selon Anne-Sophie Le Mauff, plusieurs dizaines de terroristes ont été tués et "au moins un Algérien, un Égyptien et un Saoudien" ont été capturés, pendant que des centaines d’autres prenaient la fuite vers Mossoul ou encore Kirkourk et Hawijah.

Une offensive sans le soutien des forces américaines

Interrogé par l'AFP, un officier de l'armée irakienne a pour sa part expliqué que "des chasseurs-bombardiers, des hélicoptères et l'artillerie visent Tikrit pour assurer la progression [des forces pro-gouvernementales] et couper les voies de ravitaillement".

La coalition internationale n'a en revanche pas participé à cette attaque. L'opération ne reçoit aucune soutien des forces aériennes américaines, comme l'a déclaré lundi un  porte-parole du Pentagone, Steve Warren. 

30.000 hommes lancés dans la reconquête de Tikrit aux mains de l'État islamique - IRAK

Une ville stratégique

La ville de Tikrit, berceau de l'ancien président Saddam Hussein, située à 160 km au nord de Bagdad, est contrôlée par les jihadistes depuis neuf mois, date de leur percée fulgurante dans le nord et l’ouest de l’Irak. Cette cité a une valeur particulièrement symbolique et stratégique.

"L'objectif est bien sûr de finir de libérer la province pour permettre le retour des déplacés", a expliqué à l'AFP Abdel Wahab Saadi, le commandant militaire pour la province de Salaheddine. "Mais il s'agit aussi d'un tremplin sur le chemin de la libération de Mossoul", deuxième ville du pays et capitale irakienne de l'EI, à 350 km au nord de Bagdad.

D'après l'officier irakien interrogé par l'AFP, les forces impliquées dans cette attaque, environ 30 000 hommes, font partie de l'armée, de la police, d’unités anti-terroristes et de groupes de volontaires principalement chiites sous commandement gouvernemental et des tribus locales sunnites hostiles à l'EI.

En annonçant dimanche soir cette offensive de grande envergure, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a appelé les forces pro-gouvernementales à épargner la population civile, principalement sunnite, qui craint des représailles des forces de sécurité si les jihadistes étaient chassés. "La priorité que nous avons fixée à l'armée et aux forces qui l'aideront est de préserver la sécurité des citoyens."

Dans cette région, des anciens cadres du parti Baas de Saddam Hussein sont accusés de s'être alliés à l'EI pour saper l'autorité des gouvernements de Bagdad, dominés par les chiites depuis 2006.

Avec AFP