Pillé en 2003, et fermé au public depuis, le musée national irakien a officiellement rouvert ses portes au public dimanche, à Bagdad. Une annonce qui intervient quelques jours après la destruction de sculptures antiques par l'EI à Mossoul.
Après moult reports, le musée national irakien a officiellement rouvert ses portes au public, dimanche 1er mars à Bagdad. Cette réouverture, qui intervient après douze ans d'efforts durant lesquels près d'un tiers des 15 000 pièces volées ont été récupérées, a été accélérée après la destruction de sculptures préislamiques inestimables à Mossoul (nord).
Ces destructions orchestrées par les jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI) ont déclenché un tollé international.
"Les évènements à Mossoul nous ont poussés à accélérer notre travail et nous voulions ouvrir dès aujourd'hui en réaction à ce qu'ont fait les criminels de Daesh", a expliqué à l'AFP le vice-ministre irakien du Tourisme et des Antiquités, Qaïs Hussein Rachid, désignant l'EI par son acronyme arabe.
Jeudi, l'EI, qui contrôle depuis juin Mossoul, la deuxième ville d'Irak, a mis en ligne une vidéo dans laquelle des jihadistes pulvérisent des sculptures antiques à la massue. On les voit aussi s’attaquer au marteau piqueur à un colossal taureau ailé assyrien.
Les destructions de Mossoul sont les pires subies par le patrimoine irakien depuis le pillage du musée archéologique national à Bagdad en avril 2003, quelques jours après la chute de Saddam Hussein. Des réseaux criminels organisés avaient profité de l'intervention américaine et du chaos pour piller les musées irakiens, dont celui de Bagdad où 15 000 pièces ont été volées dont quelque 4 300 ont été restituées. Le musée abritait l'une des plus importantes collections archéologiques du monde.
"Nous recherchons toujours plus de 10 000 pièces sur les marchés et dans les ventes aux enchères. (Les pièces) que nous avons récupérées étaient les plus importantes", a déclaré Qaïs Hussein Rachid.
Lors de l'inauguration protocolaire samedi, le Premier ministre Haïder al-Abadi a lancé: "Aujourd'hui, le message de Bagdad, de la terre de Mésopotamie est claire : nous allons préserver la civilisation et poursuivre ceux qui veulent la détruire", a-t-il martelé.
"Nous avons des informations sur chaque pièce à Mossoul, chaque pièce est marquée et nous allons traquer toutes les pièces vendues en contrebande par Daesh et les groupes terroristes, nous allons les traquer et le monde est avec nous", a-t-il ajouté.
Le vice-ministre Qaïs Hussein Rachid espère que la réouverture du musée au public aidera à apaiser la tristesse liée aux destructions de Mossoul.
Avec AFP