Au menu de cette revue de presse française : la baisse de l'immobilier constatée à Paris, mais aussi le nouveau délai accordé par l'Union européenne à la France pour atteindre les 3 % de déficit public, qui suscite de nombreuses critiques vis-à-vis du gouvernement. Enfin "Libération", qui propose un document exceptionnel sur la secte islamiste Boko Haram. Des populations livrées à elles-mêmes tentent de fuir le danger, aux confins du Nigeria et du Tchad.
La presse française s’intéresse vendredi matin à la baisse constatée de l’immobilier parisien. Le quotidien "Aujourd’hui en France" annonce que le prix moyen au mètre carré à Paris est descendu en dessous de la barre symbolique des 8 000 euros, pour s’établir désormais à 7 840 euros. C’est une baisse de 3,5 % en un an, qui devrait encore s’amplifier… L’économiste Marc Touati prévoit une chute de 10 % d’ici à 2017, car selon lui, "la bulle est en train d’éclater". "Les Qataris et les Russes, qui ont aidé à maintenir l’activité, n’achètent plus", explique le spécialiste. Les Russes notamment, confrontés à la dévaluation du rouble, sont inquiets et ont plutôt tendance à revendre.
Mercredi, la Commission européenne a indiqué qu'elle accordait à la France un nouveau délai de deux ans supplémentaires pour réduire son déficit public. Un bol d’air et une victoire politique synonyme "d’humiliation" pour la France selon l'édito des "Echos". En effet, le pays reste sous surveillance et doit présenter dans les jours qui viennent un programme de réformes.
La France, mauvaise élève et enfant gâtée de l’Europe, commence à agacer en Allemagne, rapporte "La Croix". Selon le journal catholique, "la volonté réformatrice de la France n’est pas jugée crédible par l’opinion", même si la classe politique mesure ses critiques à l’encontre d’un partenaire essentiel. Une France sanctionnée aurait en effet discrédité le tandem que Paris forme avec Berlin, notamment sur le dossier ukrainien.
"Libération" consacre un dossier la secte islamiste Boko Haram et tente de lever le "voile sur un conflit et une tragédie humaine qui se déroule à huis clos". Le Nigeria est en effet devenu un pays dangereux et très difficile d’accès, où "les médias peinent à travailler". Le journal tente d’expliquer comment une poignée d’hommes organisés selon les principes d’une secte a fini par verser dans le jihadisme, au point de devenir l’un des groupes terroristes les plus redoutés de la planète. Multiples photos à l’appui, "Libération" raconte les jours d’errance dans la brousse, sans eau ni nourriture, des réfugiés nigérians qui fuient vers le Tchad voisin. Un exode massif . Ils pourraient être 15 000 dans les semaines qui viennent à passer de l’autre côté du lac Tchad.