!["Charlie Hebdo" : "On déconne toujours, malgré le traumatisme" "Charlie Hebdo" : "On déconne toujours, malgré le traumatisme"](/data/posts/2022/07/20/1658297785_Charlie-Hebdo-On-deconne-toujours-malgre-le-traumatisme.jpg)
Mardi, à la veille de la parution du nouveau numéro de "Charlie Hebdo", les responsables du journal ont été largement sollicités par les médias. Ils ont confié leurs espoirs, leurs attentes et leurs doutes.
Il a fallu six semaines avant de voir un nouveau numéro de "Charlie Hebdo" sortir en kiosques. Six semaines après l'attentat meurtrier qui a visé, le 7 janvier, l'hebdomadaire satirique. Un "numéro des suvivants" avait été rédigé dans la foulée et mis en vente dès la semaine suivante, le 14 janvier.
Depuis, l'équipe de "Charlie Hebdo" tente de se reconstituer et de se remettre au travail. On devine, à travers les interviews de Riss, nouveau patron de "Charlie Hebdo", et de son rédacteur en chef, Gérard Biard, l'impatience de pouvoir à nouveau se confronter aux lecteurs. Ces derniers découvriront dans quelques heures le nouveau numéro dont le titre de une est "C'est reparti !"
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Contrairement à ce que redoutent certains, Riss, qui succède à Charb, n'a pas vraiment peur que "Charlie" ait perdu son âme. "C'est vrai que nous sommes dans une situation inédite", indique-t-il au micro de France inter, mardi matin, en faisant référence à la dizaine de millions d'euros engrangés suite au "numéro des survivants", diffusé à plus de 8 millions d'exemplaires, et par l'explosion du nombre d'abonnés, passé de 10 000 à plus de 200 000 en six semaines.
"Nous avons reçu des sommes incroyables. Mais ce sont nos avocats qui s'occupent de ça. Nous, on doit toujours se dire qu'on est un petit journal. L'argent ne nous donne pas de talent, il ne nous aide pas à remplir le journal", explique le dessinateur.
Une vision partagée par le rédacteur en chef de l'hebdomadaire satirique, Gérard Biard, interrogé sur Canal +. "Ce sont les ventes et les abonnements qui vont continuer à faire vivre le journal", affirme ce dernier avant de répéter que "les dons [4,2 millions d'euros] que nous avons reçus seront intégralement reversés aux 17 familles des victimes [de l'attentat de Charlie et de l'Hyper Cacher, NDLR]".
Le rire, une arme de survie
Le rédacteur en chef de "Charlie" espère aussi que son journal ne restera pas un symbole républicain indéfiniment. "C'est bien de l'être, mais momentanément... C'est lourd à porter, ça voudrait dire que les valeurs qu'on défend, on est les seuls à les défendre", explique Gérard Biard.
Quant à ceux qui se demandent si le nouveau journal a été réalisé dans l'affliction et la détresse, la réponse est évidemment affirmative mais : "Vous savez, on déconne toujours, malgré le traumatisme", précise Biard. Pour Riss aussi, le rire est une arme de survie. "Faut garder cet état d'esprit qu'on avait avant".
L'équipe de "Charlie hebdo" est toujours hébergée dans les locaux de "Libération" en attendant de trouver un nouvel endroit sécurisé pour exercer son métier. Le journal compte aussi sur le talent de deux nouveaux dessinateurs : René Pétillon, qui travaille depuis de longues années pour "Le Canard Enchaîné", et le dessinateur algérien Ali Dilem, qui collabore notamment avec le quotidien algérien "La Liberté".