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Alors que des "combats de rue" font rage mardi à Debaltseve, dans l'est de l'Ukraine, Kiev a annoncé qu'une partie de la ville stratégique était tombée entre les mains des séparatistes pro-russes. L'optique d'un cessez-le-feu semble irréalisable.

Depuis Debaltseve, le processus de paix signé à Minsk, la semaine dernière, ressemble à une mauvaise plaisanterie. La guerre n’a jamais cessé dans cette ville, à mi-chemin entre les grands bastions rebelles pro-russes que sont Donetsk et Lougansk.

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Pis, elle devient de plus en plus "violente". Une partie de la ville assiégée a été conquise par les séparatistes pro-russes après des heures de "combats de rue", a reconnu mardi 17 février, le ministère ukrainien de la Défense. "Les rebelles attaquent la ville par groupes d'assaut, appuyés par l'artillerie et des véhicules blindés. Une partie de la ville est tombée aux mains des bandits", indique le ministère dans un communiqué.

Plusieurs "unités" militaires de l'armée ukrainiennes sont encerclées par les séparatistes dans cette ville stratégique. Le cessez-le-feu, censé entrer en vigueur samedi soir, à partir de minuit, semble être une lointaine utopie.

"Il est très difficile de savoir ce qui se passe exactement à Debaltseve, mais ce qui est sûr, c'est que les séparatistes gagnent du terrain, ils avancent", confirme Roméo Langlois, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, depuis Artemivsk, à quelques kilomètres de la ville. "Des milliers de soldats ukrainiens tentent de résister mais ils sont totalement acculés. [...] Plusieurs dizaines de soldats ont abandonné les armes et ont été faits prisonniers par les séparatistes", ajoute le journaliste.

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Les combats s'intensifient à Debaltseve

Debaltseve, "territoire intérieur"

Le retrait des armes lourdes de la zone, entériné dans le processus de paix, semble lui aussi irréalisable. Des obus d’artillerie sont tombés ce mardi toutes les cinq secondes sur Debaltseve, a constaté un journaliste de Reuters.

La férocité des combats à Debaltseve renforce à Kiev et en Occident l’impression que les séparatistes et le président russe Vladimir Poutine veulent conforter les récents gains territoriaux des rebelles avant que les armes ne se taisent réellement. Cinq soldats ukrainiens ont été tués et neuf autres blessés au cours des dernières 24 heures, a indiqué un porte-parole de l’armée ukrainienne, Andriy Lyssenko.

>> À voir sur France 24 : "Vidéo : dans les tranchées de Debaltseve aux côtés des soldats ukrainiens"

Les séparatistes pro-russes ne semblent pas prêts à déposer les armes tant qu’ils n’auront pas pris entièrement Debaltseve qu’ils considèrent comme faisant partie de leur "territoire intérieur". "Nous n’avons pas le droit [d’arrêter les combats à Debaltseve]. C’est une question morale. C’est un territoire intérieur", a déclaré Denis Pouchiline, un dirigeant rebelle, s’exprimant à Donetsk.

L’armée ukrainienne a affirmé de son côté qu’elle ne pouvait pas mettre en œuvre un retrait des armes lourdes tant que les combats n’ont pas cessé partout sur la ligne de front.

Avec AFP