Au cours d'un entretien accordé à RTL, le Premier ministre Manuel Valls a appelé à "l'unité" intérieure comme extérieure pour lutter contre "l'islamo-fascisme", au lendemain des attentats de Copenhague, qui ont fait deux morts et cinq blessés.
Au lendemain des fusillades qui ont fait deux morts et cinq blessés à Copenhague, et ont visé comme à Paris la communauté juive et un lieu symbolique de la liberté d'expression, le Premier ministre Manuel Valls a lancé un appel à l'unité pour combattre "l'islamo-fascisme". "Il ne faut céder ni à la peur ni à la division. Mais il faut en même temps poser tous les problèmes : combattre le terrorisme, mobiliser la société autour de la laïcité, combattre l'antisémitisme. [...] Il faut désormais une rupture" , a déclaré le Premier ministre, lors d’un entretien accordé à RTL, lundi 16 février.
Il a appelé tous les pays du Proche et du Moyen-Orient, y compris le Qatar et la Turquie, à "jouer le jeu" pour lutter contre l'organisation de l'État islamique. "Il faut à la fois lutter sur le terrain [...] mais aussi assécher les financements de cette organisation, dont nous connaissons bien sûr l'horreur, la terreur qu'elle répand", a poursuivi le chef du gouvernement.
"S’habituer à vivre avec la menace terroriste"
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Manuel Valls a estimé qu'il fallait mener "une guerre à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur" du pays, en combattant le jihadisme. Interrogé sur la menace terroriste qui pèse sur la France, le Premier ministre a estimé qu'il fallait "dire la vérité aux Français".
"Il faut s'habituer à vivre avec cette menace terroriste qui est le fruit d'organisations internationales particulièrement barbares comme Daech ou Al-Qaida, mais aussi d'individus radicalisés sur notre sol", a-t-il ajouté.
"L’islam doit prendre ses responsabilités "
itRappelant que "tous les moyens sont mobilisés" pour lutter contre la menace terroriste sur le sol français, le Premier ministre a expliqué que le gouvernement cherchait des solutions mais également appelle l’islam de France " à prendre totalement ses responsabilités".
"Il faut former autrement les imams, refuser ces imams qui nous viennent de l'étranger" a martelé le Premier ministre, annonçant que des mesures pour favoriser la formation d'imams en France seraient prochainement annoncées. "C'est ce que demande d'ailleurs l'immense majorité de nos compatriotes musulmans qui n'en peut plus d'être non seulement la cible d'attaques insupportables mais d'être confondue avec cette horreur", a soutenu Manuel Valls.
"La place des Français juifs c’est la France"
itRéagissant à la profanation la veille de plus de 200 tombes dans le cimetière juif de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin, le Premier ministre français a souligné que cet acte antisémite lui inspirait du dégoût et promis la "répression la plus forte qui soit". "Mon message aux Français juifs est le suivant : la France est blessée comme vous et la France ne veut pas votre départ. La France vous dit une nouvelle fois son amour, son soutien, sa solidarité. Cet amour est bien plus fort que les actes de haine, fussent-ils répétés."
Manuel Valls a déploré les déclarations du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui a de nouveau appelé dimanche les Juifs d’Europe à émigrer en Israël. "Je regrette [...] les propos du Premier ministre Netanyahou. Quand on est en campagne électorale, ça ne veut pas dire s’autoriser à n’importe quelle déclaration", a souligné le chef du gouvernement français. "La place des Français juifs, c’est la France."
Avec AFP et Reuters