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Cessez-le-feu respecté en Ukraine malgré quelques accrochages épars

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, les combats ont quasiment cessé dans l'est de l'Ukraine. Autour de la ville stratégique de Debaltseve, les échanges de tirs se poursuivaient toutefois dans la journée.

Le cessez-le-feu entre les forces de Kiev et les séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine paraissait tenir, dimanche 15 février, malgré plusieurs accrochages, notamment autour de Debaltseve. Une ville stratégique dont les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) se sont vus refuser l'entrée par les rebelles.

Si deux civils ont été tués peu après minuit (heure locale) à Popasna, dans la région de Lougansk, quelques minutes après l'entrée en vigueur théorique de la trêve par des tirs d'artillerie venant, selon Kiev, d'une zone contrôlée par des rebelles dissidents ne respectant pas l'autorité des républiques séparatistes, les affrontements se sont considérablement réduits ensuite.

Dimanche, des journalistes de l'AFP présents sur place pouvaient entendre des tirs d'artillerie isolés provenant de la ville de Debaltseve, nœud ferroviaire stratégique où l'armée ukrainienne était, jusque la trêve, menacée d'encerclement par les rebelles, sans commune mesure toutefois avec les violences de ces derniers jours.

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C'est justement de Debaltseve que des observateurs de l'OSCE, mandatés pour observer l'application du cessez-le-feu, se sont vu empêcher l'entrée par les rebelles. Mais le "cessez-le-feu est dans l'ensemble respecté" dans la région, a précisé l'organisation au cours d'une conférence de presse, ayant seulement noté un échange d'artillerie autour cette ville le matin.

"La situation est en voie de stabilisation", a pour sa part déclaré le porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko. Il a ajouté que l'armée ukrainienne avait essuyé des attaques à dix reprises dimanche, un nombre bien inférieur aux journées précédentes. Un haut responsable militaire de la République séparatiste de Donetsk (DNR), Edouard Bassourine, a de son côté affirmé que la trêve était "globalement respectée".

Des accrochages ont été signalés par les autorités ukrainiennes dans les régions de Marioupol, au sud, et de Lougansk, au nord de la ligne de front, sans qu'il ne soit fait état de nouvelles victimes militaires ou civiles.

"Nous espérons que le cessez-le-feu sera totalement respecté d'ici à quelques heures. Il faut un peu de temps, ce n'est pas un processus instantané", a déclaré à l'AFP Ilia Kiva, responsable du ministère ukrainien de l'Intérieur dans la région de Donetsk.

"Nous avons besoin de travailler avec acharnement pour rendre durable le cessez-le-feu sans assister aux violations que nous voyons aujourd'hui", a insisté le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkine, qui a regretté la "responsabilité politique et morale" des autorités séparatistes dans ces violations.

Pressions internationales

L'accord conclu jeudi à Minsk à l'issue d'une nuit de négociations entre les dirigeants d'Ukraine, de Russie, d'Allemagne et de France prévoit que Kiev et les rebelles ont deux jours après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu pour commencer à retirer leurs armes lourdes de la ligne de front.

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Le président russe Vladimir Poutine, son homologue ukrainien Petro Porochenko, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel doivent faire ensemble dimanche un "premier point" sur l'application du cessez-le-feu, selon la présidence française.

Samedi, le président américain, Barack Obama, a appelé Petro Porochenko pour lui exprimer sa "sympathie" et sa profonde "inquiétude" concernant notamment la situation "dans et autour de la ville de Debaltseve", a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.

Le président ukrainien a également évoqué le sujet avec François Hollande et Angela Merkel. Selon un haut responsable du département d'État, le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a insisté sur le respect strict des accords passés à Minsk, dans un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

Avec AFP