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Vente des Rafale à l'Égypte : un contrat qui fait grincer des dents

Présentée comme une victoire de l'industrie française, la vente des 24 Rafale à l’Égypte ne laisse toutefois d'interroger certaines ONG qui craignent que ces avions ne servent à commettre des violations des droits humains.

La vente des 24 avions Rafale français à l'Égypte n’avait pas encore été conclue qu'elle faisait déjà grincer des dents. La veille de l'annonce du contrat, Amnesty International France avait appelé Paris à suspendre tout transfert d'armes au Caire, en raison de la répression exercée par le régime pour asseoir son autorité.

"La question qu'on peut se poser, c'est : ‘Est-ce que ces avions aujourd'hui ne vont pas servir à commettre des violations du droit international humanitaire ou des droits humains ?’ On sait que l' Égypte en matière de recours à la force ne s'est pas montrée jusqu'à maintenant respectueuse du droit international", observe Aymeric Elluin, chargé de la campagne Armes et Impunité au sein de l’organisation non gouvernementale.

Une critique du régime d'Abdel Fattah al-Sissi reprise par plusieurs associations de défense des droits de l'Homme. Toutes dénoncent d'une même voix "une diplomatie du portefeuille".

>> À lire sur France 24 : "Dassault : le contrat avec l'Égypte va-t-il entraîner des ventes en rafale ?"

Chez l’avionneur Dassault, on préfère mettre en avant la position délicate de l'Égypte, menacée par des attaques liées à l'organisation de l'État islamique (EI) dans le Sinaï et par l'implosion de la Libye. "Chacun a le droit de voir dans ses ventes des relations de partenariat et de renforcement de l'équilibre du monde dans ses aspects géopolitiques, d'autres peuvent penser ce que pense Amnesty International, estime Éric Trappier, patron de Dassault. Je pense que ce qui a pesé, c'est bien cette analyse géopolitique et stratégique par les autorités françaises de renforcement de cette relation dans une zone du monde sensible."

Même son de cloche chez le gouvernement français. "À ma connaissance, le président al-Sissi a été élu par les Égyptiens et il va bientôt y avoir des législatives. C'est tout ce que j'ai à dire, balaie Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Lundi, ce dernier se rendra au Caire pour signer le contrat de vente des Rafale avec le président égyptien.