À l’issue du sommet de Minsk sur la crise ukrainienne, les présidents français et russe ont confirmé qu’un accord de paix a été trouvé. Un cessez-le-feu doit entrer en vigueur le 15 février. Un retrait des armes lourdes a également été entériné.
C’est un accord de paix qui a vu le jour dans la douleur. À l’issue du sommet de Minsk, en Biélorussie, jeudi 12 février, les quatre dirigeants ukrainien, russe, français et allemand, ont finalement réussi à l’aube à trouver un terrain d’entente pour mettre fin à 12 mois de conflit dans l’est de l’Ukraine.
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Après 16 heures de négociations, les quatre dirigeants ont signé un nouveau cessez-le-feu qui doit entrer en vigueur le 15 février, trouvé un accord sur un retrait des armes lourdes et confirmé que la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine seront respectées.
"Ce fut une longue nuit et ce fut un long matin... Mais nous sommes arrivés à un accord sur un cessez-le-feu et sur un règlement politique global de ce conflit ukrainien", a déclaré François Hollande, au côté de la chancelière Angela Merkel. "C'est un espoir sérieux pour l'Ukraine, un soulagement pour l'Europe." Le chef de l’État français est resté toutefois prudent, affirmant qu’il restait "beaucoup de travail" à accomplir.
"Couci-couça"
"Ce fut clairement des négociations très difficiles", a confirmé Marc Perelman, l’envoyé spécial de France 24. "J’ai demandé au président ukrainien s’il était content de cet accord, il m’a fait un signe de la main signifiant ‘couci-couça’", a-t-il ajouté.
L'un des points du document signé impose le retrait des belligérants et de leurs armes lourdes permettant la création d'une zone tampon d'une largeur de 50 à 70 km, contre les 30 km prévus par les précédents accords de paix conclus à Minsk, le 19 septembre. Les belligérants devront quitter cette zone tampon démilitarisée et y retirer leurs armes lourdes d'ici 14 jours, a expliqué le président Porochenko.
"Je ne me fais aucune illusion"
Reste à savoir si ce nouveau cessez-le-feu sera respecté. Le précédent accord sur un arrêt des hostilités, signé le 5 septembre, n’a, lui, jamais été appliqué sur le terrain.
"[Cet accord] laisse espérer une solution pacifique", ont déclaré les dirigeants séparatistes pro-russes. La chancelière allemande, elle, ne cache pas son scepticisme : "Je ne me fais aucune illusion, nous ne nous faisons aucune illusion", a-t-elle indiqué.
Plus tard dans la matinée, à son arrivée au Conseil européen de Bruxelles, François Hollande a expliqué que l'accord conclu "ne garantit pas qu'il y aura dans les jours prochains un succès durable". "Cela suppose que nous continuions à être vigilants, à exercer la pression et à poursuivre le mouvement qui a été engagé grâce à l'initiative que la chancelière et moi-même nous avons pu lancer", a affirmé le président français.
"Il sera très important, et c'est le sens de ce Conseil européen, que nous puissions continuer à exercer la pression nécessaire, la vigilance indispensable pour qu'il y ait la paix en Ukraine", a conclu François Hollande.
Sur le terrain, les violences continuent. Kiev a annoncé mercredi que 19 de ses soldats avaient été tués et 78 blessés en une journée lors des assauts menés par les rebelles près de la ville stratégique de Debaltseve, entre Donetsk et Lougansk.
Avec AFP et Reuters