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Crise en Ukraine : un sommet "fragile" pour établir la paix dans l’est du pays

Après dix mois de conflit et plus de 5 000 morts, les dirigeants ukrainien, russe, français et allemand se rencontrent à partir de mercredi pour tenter de mettre sur pied un cessez-le-feu durable dans l'est de l'Ukraine.

Alors que l'est de l'Ukraine ne connaît aucune accalmie et que la situation ne cesse de se dégrader, un sommet, prévu dans la soirée du mercredi 11 février, doit réunir quatre dirigeants européens à Minsk, en Biélorussie. L'Ukrainien Petro Porochenko, le Russe Vladimir Poutine, l'Allemande Angela Merkel ainsi que François Hollande, se retrouvent pour tenter de trouver les termes d’un accord de paix.

Petro Porochenko, qui est arrivé au pouvoir en promettant de mettre fin à la guerre, a résumé l'enjeu de ce sommet quadripartite en quelques mots : offrir "l'une des dernières chances d'instaurer un cessez-le-feu inconditionnel et un retrait des armes lourdes".

L’une "des dernières chances" donc, avant de s’engager dans une "guerre" à long terme ? Face à cette échéance, les occidentaux redoutent surtout que les belligérants russes et ukrainiens ne sabotent ce sommet de la dernière chance. Une crainte légitime lorsqu’on sait que le président russe nie toujours toute implication de la Russie dans le conflit. Cette prise de position de Moscou a en outre provoqué la pire dégradation des relations entre Moscou et l'Occident depuis la fin de la Guerre froide.

Le prix à payer

Pour tenter de faire pression, les États-Unis n'ont cessé de hausser le ton contre Vladimir Poutine. Dans un communiqué mardi, la Maison Blanche a une nouvelle fois menacé le chef de l'État russe : "Si la Russie continue ses actions agressives en Ukraine, en envoyant notamment des soldats, des armes et en finançant les rebelles, le prix à payer pour la Russie augmentera".

De leur côté, les séparatistes pro-russes semblent montrer patte blanche, du moins en théorie. Ils ont discuté deux heures à Minsk, mardi, avec les émissaires de Kiev, encadrés par des représentants de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Semblent-ils pour autant disposés à la paix ? L'émissaire de la République autoproclamée de Donetsk Denis Pouchiline, a réaffirmé qu’il était "trop tôt pour parler d'un cessez-le-feu".

Dans cette course contre-la-montre, où chacun campe sur ses positions, les émissaires de paix, Angela Merkel et François Hollande semblent bien impuissants. Malgré tout, le président Hollande "veut donner toute sa chance" à ce sommet "alors que la situation sur le terrain s'est encore aggravée", selon une source dans son entourage. Au moins 47 personnes, dont 19 soldats ukrainiens, ont péri dans des combats et bombardements dans l'Est, ces dernières heures.

"Poutine nous tue, les enfants comme les adultes"

Cette cité industrielle de 200 000 habitants avait été reprise par l'armée ukrainienne aux rebelles en juillet et avait depuis été épargnée par les combats. La diplomatie de Kiev a déclaré dans un communiqué que la Russie était "responsable" de cette attaque "au moment où surgit un espoir fragile de régler la crise et d'établir la paix sur le Donbass". Des habitants de Kramatorsk ne mâchaient pas leurs mots, accusant le président russe. "Regarde ce que Poutine a fait ! Il nous tue, les enfants comme les adultes !", s'est emportée une femme.

>> À voir sur France 24 : Reportage : l'exode forcé des habitants de Debaltseve, dans l'est de l'Ukraine

Ce bombardement, le premier contre le QG de l'armée depuis le début du conflit, intervient au moment où soldats ukrainiens et rebelles cherchent à grignoter le plus de terrain possible pour arriver en position de force à la table des négociations. Au sud de la ligne de front, les troupes ukrainiennes ont par ailleurs annoncé avoir déclenché une contre-offensive et repris le contrôle de trois villages à l'est du port de Marioupol, l'une des dernières grandes villes de la région sous contrôle ukrainien.

Avec AFP