Les révélations, lundi, sur les pratiques de la filiale suisse de la HSBC placent une nouvelle fois cette banque au centre d’un scandale financier. Ses pratiques sont depuis plusieurs années dénoncées. Illustration.
Deuxième au monde par la taille, HSBC apparaît de plus en plus comme la première banque au monde par le nombre de casseroles qu’elle traîne. Les révélations, lundi 9 février, sur les pratiques de la filiale suisse de cette méga-banque britannique ne font, en effet, qu'ajouter une nouvelle couche à un mille-feuille d’histoires faites de scandales financiers retentissants.
Avant l’affaire "SwissLeaks", vaste système d’évasion fiscale, révélée par "Le Monde" et le consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), le Sénat américain avait déjà fait trembler HSBC. En 2012, les États-Unis accusaient l’établissement d’être le banquier des cartels mexicains de la drogue et d’avoir eu comme clients des financiers reconnus de mouvements terroristes. Sans compter une autre accusation : la violation de l’embargo américain contre l’Iran.
"Too big to jail"
HSBC fait, également, partie des banques accusées d’avoir manipulé à son profit le Libor, un taux interbancaire qui sert de référence pour près de 300 000 milliards de dollars de contrats dans le monde.
Cette accumulation d’affaires d’envergure donne l’impression que HSBC agissait en toute impunité. Un sentiment renforcé par le ministère américain de la Justice, qui avait affirmé en 2012, lors du scandale impliquant les cartels de la drogue, ne pas avoir entamé des poursuites pénales car cela aurait risqué d’entraîner pour HSBC la perte de sa licence bancaire aux États-Unis "et la déstabilisation du système bancaire dans son ensemble".
À cet égard, HSBC symbolise la dérive des établissements "too big to fail", ces banques trop importantes pour qu’on les laisse faire faillite, vers les "too big to jail", c’est-à-dire ceux qu’on ne pourrait pas condamner sous peine de mettre à mal l’économie entière. Démonstration en quatre scandales retentissants.