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Le président russe Vladimir Poutine se rend lundi au Caire pour renforcer l'influence de la Russie en Égypte. Moscou cherche à gagner du terrain dans ce pays dont les liens avec Washington se fragilisent.

Le président russe Vladimir Poutine est arrivé, lundi 9 février, au Caire, pour tenter de renforcer ses relations avec l'Égypte, au moment où ses rapports avec l'Occident sont de plus en plus tendus.

Les experts estiment que le plus peuplé des pays arabes, traditionnellement allié à Washington, fait partie des États où la Russie, isolée et critiquée en raison de la crise en Ukraine, tente de pousser ses pions sur les plans diplomatique et économique.

Cette visite d'État est la première de Vladimir Poutine en 10 ans. Il avait rencontré au Caire en 2005 le "raïs" Hosni Moubarak, chassé du pouvoir début 2011 sous la pression de la rue.

Après s'être entretenus pendant près d'une demi-heure, Vladimir Poutine et Abdel Fattah al-Sissi se sont rendus à l'opéra du Caire pour assister à un "spectacle culturel retraçant l'histoire des relations entre l'Égypte et la Russie" avant de dîner ensemble, d'après un communiqué de la présidence.

Coopération antiterroriste

La coopération sera au cœur des discussions, selon Moscou, notamment "pour lutter contre le terrorisme international". Les deux présidents évoqueront les conflits en Syrie, Irak, Libye et le conflit israélo-palestinien, a précisé le Kremlin qui anticipe "la signature d'accords sur des investissements".

En septembre, des médias russes avaient assuré que l'Egypte et la Russie s'étaient accordées sur la livraison de systèmes de défense anti-aérienne, d'hélicoptères et d'avions de combat pour 3,5 milliards de dollars, financés par l'Arabie saoudite. Mais plus rien n'a filtré depuis sur le sujet.

Aucune réserve sur les droits de l'Homme venant de Moscou

Le nouveau chef de l'État Abdel Fattah al-Sissi est arrivé au pouvoir après avoir destitué et fait arrêter mi-2013 son prédécesseur, le président islamiste Mohamed Morsi. Abdel Fattah Sissi, élu président haut la main en mai 2014, est accusé par les ONG internationales de défense des droits de l'Homme de diriger un régime plus répressif encore que celui de Hosni Moubarak.

En 2013, les capitales occidentales avaient d'abord dénoncé - souvent du bout des lèvres - la brutalité de la répression. Et Washington, principal pourvoyeur de fonds du Caire, avait gelé son aide, essentiellement militaire, pour la restaurer en 2014.

Moscou, qui n'a jamais émis la moindre réserve sur les droits de l'Homme depuis la chute de Mohamed Morsi, est apparue dès l'été 2013 comme la principale capitale non-arabe à soutenir le nouveau pouvoir issu de l'armée. Alors ministre de la Défense, Abdel Fattah al-Sissi s'était rendu à Moscou en février 2014. Après son élection, il avait rendu visite à Vladimir Poutine dans sa résidence d'été à Sotchi en août.

Dès la première visite, les deux hommes avaient discuté de la livraison d'armements russes à l'Égypte, en proie à une vague sans précédent d'attentats visant les forces de l'ordre, perpétrés par des groupes jihadistes en représailles à la répression visant les Frères musulmans.

Avec AFP