Les dirigeants allemand, français, russe et ukrainien se retrouveront, mercredi, à Minsk, au Bélarus, afin de trouver une issue pacifique à la crise ukrainienne. Mais "un certain nombre de points" doivent, d'ici là, encore être tranchés.
Vladimir Poutine, François Hollande, Angela Merkel et Petro Porochenko prévoient de se réunir mercredi 11 février à Minsk, au Bélarus, pour tenter d’éviter une "guerre totale" dans l’est de l’Ukraine, ont annoncé Paris et Berlin dimanche.
Les quatre dirigeants ont tenu "une longue conférence téléphonique" dans la matinée, selon la présidence française et la chancellerie allemande, et ont "continué à travailler à un paquet de mesures dans le cadre de leurs efforts pour un règlement global du conflit". Les travaux se poursuivront lundi à Berlin avec pour objectif de tenir à Minsk un sommet réunissant les quatre puissances, selon la même source. Le président russe a confirmé dimanche la tenue de ce sommet à quatre.
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"Les signataires des accords de Minsk vont également se retrouver à Minsk d'ici mercredi", a indiqué Berlin. Il s'agit de représentants de l'OSCE, de la Russie et de l'Ukraine, ainsi que des leaders pro-russes de l'est de l'Ukraine.
Initiative de la "dernière chance"
Cette annonce intervient dans le cadre d'une initiative de paix "de la dernière chance" lancée la semaine passée par le président français et la chancelière allemande face à la dégradation de la situation sur le terrain. Jeudi, François Hollande et Angela Merkel ont passé plus de dix heures à en discuter à Kiev avec le président Petro Porochenko, puis vendredi à Moscou avec son homologue russe.
"Ce que la France et l'Allemagne cherchent actuellement en Ukraine, ce n'est pas la paix sur le papier mais la paix sur le terrain", a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, lors de la conférence internationale sur la sécurité de Munich dimanche. "Personne ne veut être piégé par une guerre", a-t-il poursuivi, alors que le conflit a déjà fait plus de 5 500 morts en dix mois.
Si la Russie, qui a annexé en mars la péninsule ukrainienne de Crimée, continue de nier toute implication dans le conflit dans l'est de l'Ukraine, Kiev et les Occidentaux la montrent du doigt pour son soutien militaire aux rebelles et le déploiement de troupes régulières sur le sol ukrainien.
"La Russie cherche à changer fondamentalement le paysage de sécurité en Europe centrale et orientale", a accusé samedi à Munich le secrétaire d'État américain, John Kerry.
itLe plan franco-allemand, qui prévoirait une plus large autonomie des régions rebelles, se base sur la ligne de front actuelle, et prévoit une zone démilitarisée de 50 à 70 kilomètres de large le long de cette ligne, a précisé François Hollande. Plusieurs questions restent en suspens, dont le "statut des territoires" conquis par les séparatistes, le "contrôle des frontières", par lesquelles hommes et matériels sont soupçonnés de transiter de Russie vers le Donbass, et le "retrait des armes lourdes".
Au moins 16 morts en 24 heures
Sur le terrain, les violences se poursuivent. Douze soldats ukrainiens ont encore été tués au 24 heures, a annoncé dimanche l'armée ukrainienne. Le bilan des victimes civiles variait pour sa part de quatre morts en 24 heures, selon Kiev, à huit selon les rebelles.
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Dans le fief séparatiste de Donetsk, des tirs d'artillerie se sont poursuivis de manière soutenue une bonne partie de la nuit et ont repris avec la même intensité dimanche en début de matinée. Il semblait s'agir essentiellement de tirs rebelles vers les positions ukrainiennes situées au nord de Donetsk, selon les journalistes de l'AFP.
Alors que Washington a dit réfléchir à une aide "supplémentaire" à l'Ukraine, qui demande à l'Occident de lui fournir des armes défensives tout en privilégiant une solution "politique", Paris et Berlin excluent résolument l'option militaire. "Je ne vois pas en quoi un meilleur équipement de l'armée ukrainienne impressionnerait le président Poutine [...] Cela conduira plutôt à plus de victimes", a riposté Angela Merkel.
Avec AFP