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"Tueur, animal triste"

Presse internationale, jeudi 5 février 2015. Au menu de cette revue de presse, l’indignation du monde arabe après l’assassinat par l’organisation de l’Etat islamique du pilote jordanien Maaz al-Kassaesbeh, et les élections au Nigeria.

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A la Une de la presse internationale, ce matin, l’onde de choc dans le monde arabe, après la diffusion de la vidéo montrant Maaz al-Kassaesbeh brûlé vif par les djihadistes.
The New York Times évoque un monde arabe «révulsé par l’atrocité commise par le mouvement». «Dans une région où l’expression l’ennemi de mon ennemi est mon ami, l’organisation de l’Etat islamique se retrouve à présent totalement dépourvue d’amis», affirme le quotidien, qui explique que si le monde arabe a réagi de cette façon, c’est en partie parce que le fait d’immoler quelqu’un par le feu est interdit par l’islam, et constitue une forme de châtiment que seul Dieu serait en droit d’infliger. Le quotidien relève que l’organisation Human Rights Watch a rappelé, au milieu de cette indignation, que les bombardements aux barils d’explosifs effectués par Damas tuent bien plus de civils que les méthodes «dépravées et choquantes» des islamistes.
La prestigieuse institution égyptienne Al-Azhar, a quant à elle fait part d’une réaction qui tranche avec ses appels à la paix habituels. D’après Gulf News, son grand imam, le cheikh Ahmed al-Tayeb, a appelé, hier, à «tuer, crucifier et amputer les mains et les pieds»des «terroristes».
Une déclaration à la Une de L’Orient Le Jour, qui lance à l’intention des bourreaux de Maaz al-Kassaesbeh: «Au risque de décevoir les membres zélés du groupe Etat Islamique, autant leur dire tout de suite qu’ils n’ont rien inventé. Quoi qu’ils fassent, d’autres suprématistes l’ont fait avant eux. A la fin, la mort est la mort, et le tueur redevient un animal triste et sans nom, et la victime se transforme en symbole. Maaz al-Kassasbeh est devenu un symbole».
Les assassins de l’organisation de l’Etat islamique que le journal Assafir représente par une cagoule, d’où sortent des flammes. «Regarde ça», indique la légende.
La rue arabe, jordanienne, est invitée à réagir par un dessin publié par Gulf News, qui montre le terroriste prêt à être écrasé par le rouleau compresseur formé par tous ceux qui rejettent l’extrémisme.
Regarder l’extrémisme en face, c’est justement le problème soulevé par la diffusion de la vidéo montrant la mise à mort du pilote jordanien. Si les télévisions occidentales, à l’exception de Fox News, ont refusé de montrer ces images, celles-ci ont été relayées par les réseaux sociaux, dénonce The Guardian, qui explique que regarder les images revient à se rendre, d’une certaine façon, complice de ces crimes. Une critique semblable à celle que formule The Independent, qui rappelle la nature extrêmement choquante de certaines images, qui ne sont toutefois pas de nature à sensibiliser davantage que la force des mots.
Lui aussi touché par le terrorisme islamiste de Boko Haram, le Nigeria se prépare aux élections générales, prévues le 14 février. Rappelant que près d’1,5 million de personnes ont dû fuir le nord-est du pays, The Time s’interroge sur le fait que la commission électorale ne se préoccupe que maintenant de la façon dont ces populations vont pouvoir voter…
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