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CAN-2015 : les Ivoiriens ne seront "comblés qu'avec le titre"

Envoyée spéciale à Bata – Grands favoris de la compétition, les Élephants ont tenu leur rang en se qualifiant pour la finale aux dépens de la RD Congo. Mais pour Hervé Renard, les Ivoiriens doivent finir le travail et décrocher ce titre qui leur manque depuis 1992.

Après avoir décroché leur billet pour la finale de la CAN-2015 en éliminant la RD Congo sur le score de 3-1, mercredi 4 février, les Ivoiriens ont célébré bruyamment leur qualification dans les vestiaires. En sortant du stade, les Éléphants ont continué la fête en dansant jusqu'à leur bus. Rares sont ceux qui se sont arrêtés pour échanger quelques mots avec les journalistes. "On est très contents d'être en finale. On va se préparer pour dimanche", a simplement déclaré Wilfried Bony, l'une des stars de cette sélection. "On sait les efforts et les sacrifices qui ont été faits pour en arriver là. On va savourer", a expliqué son coéquipier Max-Alain Gradel tout en ajoutant avec prudence : "On est en finale, mais ce n'est pas la première fois. Il faut rester humble et concentré".

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Un titre attendu depuis 1992

La Côte d'Ivoire est en effet abonnée aux rendez-vous manqués depuis quelques années. Maudite pour certains, la génération dorée du football ivoirien, emmenée par Didier Drogba et les frères Touré, a échoué par deux fois en finale en 2006 et 2012. Leur entraîneur est bien placé pour le savoir. Hervé Renard avait remporté le titre avec la Zambie il y a trois ans contre les Éléphants. Désormais dans l'autre camp, il n'a qu'une seule idée en tête. À la sortie des vestiaires, il était déjà dans son prochain match : "Il n'y a qu'une chose qui est belle, c'est la victoire. (…) Depuis 1992 (date de l'unique titre de la Côte d'Ivoire dans une CAN, NDLR), le public et tous les fans ivoiriens attendent cela. On n'a pas le droit de ne pas leur donner", a-t-il souligné. "Je serais comblé que si je remporte un deuxième titre", a ajouté l'ancien entraîneur des Chipolopolos.

Pour arriver à soulever ce trophée, le technicien français devra venir à bout du vainqueur de l'autre demi-finale entre le Ghana et la Guinée équatoriale, qui aura lieu jeudi à Malabo. Il sait qu'il pourra compter dimanche sur une équipe en pleine confiance. Après un début de CAN décevant, les Éléphants montent en régime. Face à la RD Congo, ce sont eux qui ont ouvert le score grâce à une magnifique frappe de leur capitaine Yaya Touré dès la 20e minute. Après l'égalisation des Congolais sur un pénalty transformé par Dieumerci Mbokani quatre minutes plus tard, les Ivoiriens ont réussi à reprendre l'avantage juste avant la mi-temps sur un contre de Gervinho. Serge Kanon a ensuite aggravé la marque à la 68e minute. Une force offensive qui réjouit Hervé Renard : "Cela s'est joué sur la discipline technique en deuxième mi-temps et sur le talent des joueurs de la Côte d'Ivoire. Quand on a Yaya Touré qui met une frappe comme cela en première mi-temps, quand on a Gervinho qui accélère, ce sont des atouts fantastiques. Mais il faut qu'on aille jusqu'au bout ".

"On n'a pas démérité durant ce match"

La RD Congo devra, pour sa part, se contenter de la petite finale après cette défaite. Même s'ils n'étaient pas favoris dans cette rencontre, les Congolais sont déçus d'être passés près de l'exploit. "On ressent de la frustration, car on n'a pas démérité durant ce match. On l'a bien entamé. On a concédé un but et après on est revenu à la marque. Malheureusement sur des erreurs bêtes, on a encaissé un deuxième but et c'est ce qui nous a un peu tué", a ainsi expliqué le milieu défensif Youssouf Mulumbu.

Le coach de la RDC, Florent Ibenge, partage le même avis que son joueur. Pour lui, les Léopards ont montré de la hargne face à la Côte d'Ivoire. "J'ai l'impression que mes joueurs se sont bien débrouillés quand même. Il y a eu une belle débauche d'énergie. Au moins le maillot a été mouillé. Je ne peux pas leur reprocher", a-t-il résumé tout en notant toutefois certaines faiblesses : "C'est ce que je déplore depuis qu'on a commencé le tournoi. On est plutôt dans la réaction. On l'a encore vu ce soir, on a encaissé d'abord, puis on a réussi à revenir, mais après un deuxième but, cela a été plus compliqué car cela faisait le jeu de la Côte d'Ivoire qui aime jouer la contre-attaque. Cela leur permettait de nous attendre tranquillement pour pouvoir nous contrer".

Malgré la déception, les Congolais, qui n'avaient plus atteint la demi-finale de la CAN depuis 1998, sont fiers de leur parcours. Ils veulent le terminer en beauté lors de la rencontre pour la troisième place. Pour l'attaquant Gabriel Zakuani, le travail n'est pas terminé. "Même si on sait qu'on a fait une grande CAN, on veut toujours aller chercher la médaille samedi", a-t-il annoncé. "C'est très important. Je suis un compétiteur. On va entrer sur le terrain avec l'envie de gagner", a aussi insisté son entraîneur Florent Ibenge.