"Les hommes qui n'aimaient pas les femmes", premier volet de la trilogie culte "Millenium" du Suédois Stieg Larsson qui a déjà été lue par plus de dix millions de personnes dans le monde, sort dans les salles françaises ce mercredi.
AFP - Incarner "Millenium", thriller-culte du Suédois Stieg Larsson, relevait presque de l'impossible pour le réalisateur Niels Arden Oplev, confronté à plus de dix millions de lecteurs fanatiques.
Mais le premier volet filmé de la trilogie, "Les hommes qui n'aimaient pas les femmes" (durée: 2h20), qui sort mercredi, devrait satisfaire les "accros", tant il colle à la fiction de l'auteur, décédé avant son triomphe.
A commencer par ses deux principaux héros.
Mikael Blomqvist, ancien rédacteur de "Millenium", revue d'investigations sociales et économiques, cassé par un procès en diffamation, est contacté par Henrik Vanger, patriarche d'un grand groupe industriel.
Le journaliste pourra-t-il élucider la disparition, 40 ans, plus tôt, de sa nièce préférée, Harriet, alors âgée de 16 ans ? Alors que toutes les enquêtes policières ont échoué ?
Lisbeth Salander, jeune femme à l'allure androgyne, farouche et déjantée, aussi mutique sur un passé que l'on devine chaotique que douée pour le piratage informatique, va le seconder dans cette quête-maelstrom haletante.
En établissant un lien entre la disparition de Harriet et une série de meurtres atroces, les deux enquêteurs découvrent l'atmosphère méphitique où règne le clan des Vanger, parvenu au firmament de l'establishment.
Pour le réalisateur Niels Arden Oplev, "il fallait qu'il y ait une connexion toute particulière entre l'acteur et le personnage qu'il interprète. L'acteur doit dégager ce qu'est le personnage".
Michael Nyqvist, un des acteurs les plus populaires en Suède, se coule, sans qu'on s'en aperçoive, dans la peau un rien grêlée de Mikael Blomqvist, rédacteur à la quarantaine désillusionnée, marquée par les nuits blanches.
Un homme las, mais opiniâtre dans sa foi en un certain humanisme.
Actrice autodidacte, Noomi Rapace campe une Lisbeth Salander plus séduisante qu'on ne l'imaginait -moins maigre, moins négligée-, mais tout aussi rebelle dans son look "gothic" -larges tatouages, piercings, bottes, blouson noir...
Ses atouts ? Une mémoire visuelle phénoménale et un ordinateur capable de pénétrer les secrets les mieux gardés, sans jamais livrer les siens. Exigeante, violente, voire "border-line", elle ne croit ni en la justice ni en l'homme. Et encore moins en la justice des hommes.
Le duo, qu'en apparence rien ne rapproche, se lance, en train ou en moto, sur les étendues glacées qui séparent la demeure seigneuriale XVIIIe d'Henrik Vanger des couloirs du métro de Stockholm.
Le succès de "Millenium-le-film" en Scandinavie -plus de 1,5 million de spectateurs- a convaincu la société de production Yellow Bird, d'adapter à l'écran les deux autres volets de la trilogie du thriller. "La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette" sortira vers la mi-septembre et "La reine dans le palais des courants d'air" fin novembre.
Six épisodes télévisés de 90 minutes chacun, ont par ailleurs été tournés, coproduits par la Suède, la Norvège et l'Allemagne. En France, Canal+ en a acheté les droits de diffusion en première exclusivité.
L'auteur de Millenium, Stieg Larsson, n'aura, quant à lui, bénéficié que d'une gloire posthume. Il devait décéder d'une crise cardiaque peu après avoir remis ses manuscrits, fin 2004, à la maison d'édition suédoise Norstedts.