Dominique Strauss-Kahn s'est retrouvé lundi sur le banc des prévenus, accusé de proxénétisme aggravé, aux côtés de 13 personnes mêlées à l'affaire du Carlton de Lille. Parmi eux, le gérant de bordels "Dodo la Saumure".
Vêtu d'un costume noir, d'une chemise blanche et d'une cravate bleu gris, Dominique Strauss-Kahn, 65 ans, s'est présenté lundi 2 février au procès, en évitant les centaines de journalistes, photographes et cameramen accrédités.
Il comparaît avec 12 autres prévenus, pour proxénétisme aggravé dans l'affaire du Carlton de Lille. Une quatorzième personne est renvoyée pour complicité de délits financiers.
Dominique Alderweireld, alias "Dodo la Saumure", gérant de plusieurs "maisons de débauche" en Belgique, s'est, lui, montré loquace à son arrivée. "On va bien s'amuser, ça va être un très beau spectacle", a déclaré à l'extérieur au tribunal l'une des "figures" du dossier.
Contraint à la démission du FMI après avoir été accusé en mai 2011 d'agression sexuelle par une femme de chambre au Sofitel de New York, DSK est soupçonné d'avoir été le "pivot central" de "parties fines" organisées avec des prostituées entre 2008 et 2011 à Lille, Paris et Washington, notamment. Il encourt jusqu'à 10 ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende.
Strauss-Kahn a toujours clamé son innocence, assurant n'avoir jamais su que les femmes rencontrées lors de ces soirées selon lui "libertines" étaient des prostituées, et a nié avoir été à l'origine des rencontres.
Au moins trois semaines de procès
Une partie importante de cette première journée a été consacrée à des révélations sur une présumée enquête "fantôme" qui aurait précédé et déclenché l'enquête judiciaire.
S'appuyant notamment sur le livre d'un ancien commissaire de police, un avocat de la défense a fait état d'écoutes administratives qui auraient eu lieu dès juin 2010, soit huit
mois avant l'ouverture de l'enquête préliminaire. Sa requête en nullité sera examinée avec le fond du dossier, à l'issue du procès.
Celui-ci est prévu pour durer trois semaines au moins, à l'issue desquelles le jugement devrait être mis en délibéré. Plus tôt dans l'après-midi, une demande de huis clos déposée par plusieurs parties civiles avait été rejetées, le tribunal rappelant que les prostituées, tout comme les prévenus, pouvaient choisir de ne pas parler.
Avec Reuters