Le gouvernement tunisien compte des membres de Nidaa Tounès, le parti présidentiel, mais aussi d'Ennahda. Le Premier ministre, Habib Essid, avait dû renoncer à son précédent cabinet en raison de l'absence d'islamistes au sein du gouvernement.
Le Premier ministre tunisien, Habib Essid, a annoncé, lundi 2 février, la formation d'un gouvernement de coalition comprenant aussi bien des membres de Nidaa Tounès, le parti vainqueur des législatives, que des personnalités de la formation islamiste Ennahda.
"Nous avons procédé à des changements ; il s'agit d'élargir la composition du gouvernement avec l'entrée d'autres partis", a déclaré depuis la présidence Habib Essid, qui, à la suite de nombreuses critiques, avait dû renoncer à la fin de janvier à la composition initiale du gouvernement.
Slim Chaker, membre de Nidaa Tounès, obtient le portefeuille des Finances et Taïb Baccouche, également de Nidaa Tounès, celui des Affaires étrangères. À Ennahda reviennent celui de l'Emploi ainsi que plusieurs postes de vice-ministres.
"Nous n'avons plus de temps à perdre"
Le nouveau gouvernement, le premier depuis les élections d'octobre, devra obtenir, mercredi, la confiance du Parlement. Outre Nidaa Tounès (86 députés) et Ennahda (69), deux autres partis sont représentés au gouvernement : l'Union patriotique libre (16 députés) d'un très riche patron de club de foot, et Afek Tounès (libéral, 8 élus). Le gouvernement peut donc compter en théorie sur le soutien de 179 des 217 parlementaires.
L'arrivée d'Ennahda intervient alors que Nidaa Tounès avait mené une campagne très dure contre les islamistes pour remporter les législatives. Nombre des figures du parti ont même lutté becs et ongles contre leur entrée au gouvernement, les accusant d'avoir conduit la Tunisie au bord du chaos lorsqu'ils étaient aux affaires (début 2012-début 2014).
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Faute de majorité claire, les deux partis rivaux ont finalement dû s'entendre. "Nous n'avons plus de temps à perdre, nous sommes dans une course contre la montre", a martelé, lundi, le chef du gouvernement. Ministre de l'Intérieur après la révolution de 2011, Habib Essid a collaboré avec les islamistes en 2012-2013, mais a aussi eu des responsabilités sous le dictateur déchu Zine el-ABidine Ben Ali.
Avec AFP et Reuters