La France et la Pologne ont exhorté, vendredi, la Russie à cesser immédiatement son soutien aux séparatistes de l'est de l'Ukraine et de mettre en œuvre sans délai le cessez-le-feu prévu par les accords de Minsk.
La France et la Pologne ont appelé, vendredi 30 janvier, à "un cessez-le-feu immédiat" en Ukraine et demandé à la Russie de cesser "toute forme de soutien aux séparatistes", dans une déclaration commune à l'issue d'une réunion intergouvernementale franco-polonaise à Paris.
"Nous engageons instamment la Russie à contribuer à une solution politique et à mettre fin à toute forme de soutien aux séparatistes d'Ukraine orientale", affirment dans ce texte les deux pays, dénonçant "un cercle vicieux de la violence" dans le pays. "Encore ces dernières heures, il y a eu des morts, il y a des déplacements de population et il y a une tension qui ne se réduit pas, au contraire", a dit le président français dans une déclaration à la presse.
La France indique par ailleurs être prête "à prolonger sa contribution aux mesures d'assurance" décidées dans le cadre de l'Otan en faveur de la Pologne et de pays d'Europe orientale face à la menace que constitue la crise ukrainienne.
"Après avoir déployé des avions de chasse en Pologne durant une période de quatre mois et avoir pris part à de multiples exercices de l'Otan dans la région en 2014", la France déploiera en particulier "des chars Leclerc avec des véhicules blindés VBCI pendant deux mois et participera à un certain nombre d'exercices de l'Otan en Pologne", selon le texte.
Les séparatistes pro-russes annulent les pourparlers
Par ailleurs, des discussions de paix prévues à Minsk ont été annulées ce samedi. Deux délégués des séparatistes pro-russes, s'étant rendus sur place, ont annoncé dès leur arrivée que les pourparlers n'auraient pas lieu et qu'ils retournaient à Moscou.
Les discussions devaient réunir les séparatistes, des émissaires de Kiev et de Moscou ainsi que des représentants de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), mais ni la Russie ni l'Ukraine n'avaient officiellement annoncé leur participation.
Pour sa part, le porte-parole de la diplomatie ukrainienne Evguen Perebyïnis a déclaré à l'AFP "ne pas disposer d'informations sur l'annulation de pourparlers".
Réagissant à ce retournement de situation, François Hollande a dit espérer que le groupe de contact sur l'Ukraine puisse se réunir "dans les meilleurs délais", face à "l'urgence" de la situation.
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Au moins 24 personnes, parmi lesquelles 19 civils, ont été tuées au cours des dernières 24 heures dans les combats opposant l'armée ukrainienne aux rebelles séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine. Samedi déjà, 30 civils avaient été tués dans la ville portuaire de Marioupol, lors de bombardements attribués aux rebelles pro-russes.
Avec AFP et Reuters